Le géant du pneumatique Michelin a annoncé la fermeture programmée de ses sites de Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire) et de Troyes (Aube), concernants plus de 1 000 salariés. Face à ce plan social, les représentants du personnel avaient saisi le tribunal administratif en référé pour obtenir la suspension des fermetures. Le rapporteur public a rejeté leur demande, estimant que les conditions d’urgence n’étaient pas réunies.
Le rapporteur public rejette la requête en urgence
Lors de l’audience en référé, le rapporteur public du tribunal administratif a considéré que les salariés n’établissaient pas la réalité d’un « dommage grave et irréversible » justifiant la suspension immédiate des décisions de fermeture. Selon lui, la procédure de consultation du comité social et économique et le calendrier fixé par Michelin ne portent pas atteinte de manière irréparable aux droits des employés.
Inquiétude et réactions dans les territoires
- Mobilisation syndicale : les organisations FO et CGT, à l’initiative de la requête, dénoncent une « décision brutale » et appellent à renforcer les actions de sensibilisation auprès des autorités locales.
- Réprobation des élus : le maire de Joué-lès-Tours et la présidence du département d’Indre-et-Loire ont critiqué le manque de concertation de Michelin, soulignant l’impact social et économique pour la région.
- Incertitudes pour les familles : dans les quartiers concernés, de nombreux foyers craignent des difficultés financières et un affaiblissement du tissu local.
Vers un plan social encadré
Michelin assure mettre en place un plan de reclassement et un accompagnement renforcé pour les salariés : formations, aides à la mobilité et dispositifs de reconversion. L’industriel justifie ces fermetures par la nécessité d’optimiser sa production européenne et de regrouper l’activité sur des sites plus modernes.
La décision définitive du tribunal administratif, attendue dans les prochaines semaines, déterminera si Michelin devra adapter son calendrier de fermeture. En attendant, la tension reste vive dans ces deux bassins d’emploi, où habitants et élus redoutent une nouvelle saignée industrielle en France.