Mutilations de chevaux en Seine‑Maritime : 5 ans requis au Havre

Un procureur a requis vendredi une peine de cinq ans de prison, dont deux assortis d’un sursis probatoire, contre un homme de 23 ans jugé au Havre pour une série d’attaques visant des chevaux en Seine‑Maritime. Les faits se sont déroulés entre mai et août : cinq équidés sont morts, et une dizaine d’autres ont été grièvement blessés.

Les faits et l’enquête

Selon l’acte d’accusation, les agressions ont eu lieu en pleine nuit, dans des prés et des écuries du département. Les chevaux présentaient des lacérations profondes, des fractures et d’autres traumatismes. L’une des victimes a dû être euthanasiée en raison de la gravité de ses blessures.

Le suspect a été identifié après que les enquêteurs eurent retrouvé des traces de sang humain sur le lieu d’une des agressions. Lors des perquisitions, les forces de l’ordre ont saisi un cutter taché de sang, une massette et des biscuits pour chevaux. Le prévenu a été placé en détention provisoire le 4 août.

Procès, responsabilité pénale et mesures demandées

Le parquet a poursuivi le jeune homme pour « sévices graves ou actes de cruauté » sur animal domestique, avec ou sans issue mortelle, ainsi que pour détention d’armes de catégorie D. Outre la peine de prison requise, le ministère public a demandé qu’il soit soumis à une obligation de soins psychiatriques et qu’il se voie interdire la détention d’animaux et d’armes.

Éléments médicaux et défense

Au cours de l’audience, le prévenu a évoqué des « pulsions » et déclaré entendre des voix. La défense, représentée par Me Valérie Giard, a plaidé l’abolition ou l’altération du discernement et la relaxe, insistant sur la dangerosité et l’état psychique de son client.

Cependant, deux expertises psychiatriques citées au procès ont conclu à l’absence d’altération ou d’abolition du discernement, ce qui a conduit la représentante du parquet, Sophie O’Hana, à dénoncer une stratégie de défense fondée sur la pathologie psychiatrique.

Réactions et parties civiles

Une dizaine de propriétaires de chevaux, dont l’ex-compagne du prévenu, se sont constitués parties civiles. Plusieurs associations de protection animale, parmi lesquelles 30 Millions d’Amis et l’association Stéphane Lamart, ont également rejoint l’action civile.

À l’extérieur du palais de justice, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, brandissant des pancartes réclamant « cinq ans ferme », la peine maximale encourue.

Contexte national

La France connaît ces derniers mois une multiplication d’affaires de mutilations d’équidés, rappelant des vagues similaires déjà observées depuis les années 1970 dans d’autres pays européens et aux États‑Unis. Le dossier jugé au Havre s’inscrit dans ce contexte inquiétant pour les propriétaires et les professionnels du monde équestre.

Le procès se poursuit : les réquisitions du parquet ont été prononcées vendredi au terme des débats. La décision de la cour interviendra après les plaidoiries finales et la délibération.

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