Nice 2016 : Adrien Guihal jugé en Irak avec 46 Français

Adrien Guihal, le djihadiste français présenté comme ayant prêté sa voix aux revendications audio de Daesh pour l’attentat de Nice du 14 juillet 2016, va être jugé en Irak, a annoncé une source irakienne proche de l’enquête le 25 septembre 2025.

Transfert et mise en examen

Selon cette source, Guihal a été transféré en Irak en juillet avec 46 autres ressortissants français récemment extraits de prisons et camps en Syrie. Les interrogatoires des 47 personnes se poursuivent en Irak, où les autorités estiment que leur appartenance à l’organisation État islamique « a été prouvée ».

Les faits reprochés

  • Guihal est connu des services français et visé par un mandat d’arrêt international depuis 2015.
  • Il est notamment accusé d’avoir prêté sa voix à la revendication de l’attentat de Nice (86 morts, 14 juillet 2016).
  • Il est également lié à la revendication audio de l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville en juin 2016.

Parcours et arrestation

Originaire de Seine-Saint-Denis, converti à l’islam en 2002, Adrien Guihal avait déjà été arrêté en 2008 pour un projet d’attentat contre les services de renseignements. Il a rejoint les rangs de Daesh en 2015. Arrêté en mai 2018 à Raqqa, il a été détenu plusieurs années dans des prisons tenues par les forces kurdes en Syrie avant d’être transféré vers l’Irak.

Réactions de la défense et de la famille

Étienne Mangeot, l’avocat d’Adrien Guihal, a dénoncé la décision : « Il n’y a aucune logique à ce qu’Adrien Guihal soit jugé en Irak, où il n’a jamais mis les pieds », a-t-il déclaré à l’AFP. La famille, qui dit ne pas avoir été officiellement informée du transfert, considère que la France doit le rapatrier pour garantir le respect de ses droits et organiser son jugement sur le territoire national.

Contexte judiciaire en Irak

Les tribunaux irakiens ont jugé de nombreux combattants étrangers liés à Daesh et prononcé des peines capitales et des peines de prison à perpétuité. En 2019, onze ressortissants français avaient été condamnés à mort en Irak, des peines ensuite commuées en appel en détention à perpétuité, selon une source judiciaire. Des organisations de défense des droits humains ont parfois critiqué la rapidité et les conditions de ces procès.

Enjeux pour la France

Le rapatriement et le jugement des ressortissants français impliqués dans Daesh demeurent un sujet sensible en France. Paris a rapatrié à ce jour un nombre limité de personnes issues des camps et détentions syriennes, notamment des femmes et des enfants. Les autorités françaises et les familles se trouvent souvent en désaccord sur la meilleure procédure pour assurer à la fois justice et respect des droits fondamentaux.

Cet épisode relance le débat sur la prise en charge judiciaire des citoyens français impliqués dans le djihad transfrontalier et sur la coopération internationale avec des juridictions étrangères, en particulier lorsque la peine de mort reste en vigueur.

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