Nice : enquête pour faux autour des arrêtés du 14 juillet

Le Parquet de Marseille ouvre une enquête pour déterminer si des documents officiels liés au dispositif de sécurité le soir de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice ont été falsifiés. La démarche fait suite à la remise d’une clé USB et à des éléments transmis par des parties civiles.

Un enregistrement remis aux juges relance l’affaire

Près de neuf ans après l’attaque meurtrière sur la promenade des Anglais, l’enquête pénale progresse sur un nouveau volet. Benoît Kandel, l’une des parties civiles au procès, a remis à la juge d’instruction niçoise une clé USB contenant, selon France 3, une conversation enregistrée lors d’un déjeuner du 4 décembre 2018. On y entendrait des propos attribués à un ancien magistrat niçois et à M. Kandel évoquant des irrégularités sur des arrêtés municipaux.

Dans l’extrait rapporté par les médias, M. Kandel affirme « Je sais qu’ils ont triché; ils ont triché sur les arrêtés, les arrêtés ils n’étaient pas signés, ils ont été antidatés, ils ont été signés a posteriori et antidatés. » Ces déclarations ciblent des arrêtés censés réglementer la circulation le soir de l’attentat.

Transmission à Marseille et éléments soulevés

En janvier 2025, la juge d’instruction a informé le Procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, qui a ensuite saisi le Parquet de Marseille. Depuis février 2024, le Parquet de Marseille est en charge des investigations concernant ce volet. Les magistrats ont désormais pour mission d’examiner d’éventuels faux et usages de faux.

Selon Franceinfo, le Parquet de Marseille relève des « indices graves et concordants » et soupçonne que certains documents auraient pu être produits par des personnes dépositaire de l’autorité publique ou chargées d’une mission de service public. Ces accusations concernent directement la gestion du dispositif de sécurité le soir de l’attaque.

Qui est visé ?

  • Philippe Pradal, maire de Nice au moment des faits,
  • Christian Estrosi, ancien premier adjoint en charge de la sécurité,
  • Adolphe Colrat, ancien préfet des Alpes-Maritimes,

ces trois personnalités ont été placées sous le statut de témoin assisté dans cette procédure, indique le dossier.

Contexte et antécédents

Benoît Kandel avait été écarté du conseil municipal de Nice après des soupçons de malversations liées à la gestion de la Semiacs, la société d’économie mixte en charge des parkings municipaux. Il a été blanchi en 2019 mais n’a pas retrouvé son poste. Le nouvel élément matériel — la clé USB — a relancé des interrogations sur la régularité des arrêtés et la transparence de la gestion de la sécurité municipale la nuit de l’attentat.

La procédure en cours vise à faire toute la lumière sur ces soupçons de falsification. Les investigations menées par le Parquet de Marseille devront établir la réalité des faits et, le cas échéant, identifier les responsabilités.

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