Au moins 11 policiers ont été tués et un autre porté disparu dimanche lors d’une embuscade à Agu Centre, dans la circonscription de Katsina-Ala, dans l’État de Benue (centre-nord du Nigeria), ont confirmé lundi les autorités locales.
Selon le président du conseil local, Justine Shaku, les assaillants ont tendu une embuscade à une patrouille qui participait à une opération conjointe de police et de la garde de protection civile de l’État de Benue (BSCPG). Après un échange de tirs, les deux véhicules de patrouille ont été incendiés et les corps de onze membres des forces de sécurité ont été retrouvés, a précisé M. Shaku. Les opérations de recherche et de secours restaient en cours lundi.
Un épisode de plus dans une région en proie à la violence
La zone connue sous le nom de centre-nord nigérian connaît depuis plusieurs mois une recrudescence d’attaques meurtrières. Ces affrontements opposent souvent des éleveurs peuls et des agriculteurs sédentaires — communautés généralement musulmane pour les premiers et majoritairement chrétienne pour les seconds — dans des luttes autour du contrôle des terres et des ressources.
Les violences locales sont toutefois le produit de dynamiques complexes : rivalités foncières exacerbées par le changement climatique, prolifération d’armes légères et réponses jugées insuffisantes de l’État nigérian, relèvent les analystes. En juin, une attaque dans le même État de Benue, à Yelewata, avait déjà fait plus d’une centaine de morts, illustrant l’ampleur de l’instabilité dans la région.
Qui sont les auteurs ?
Les autorités locales estiment que les assaillants pourraient être des éleveurs armés et des milices locales. Aucune revendication n’avait été signalée dans l’immédiat. Les forces de sécurité nigérianes, déjà mobilisées dans plusieurs opérations dans la région, font face à des groupes armés aux modes d’action variés — gangs criminels, milices communautaires et parfois éléments djihadistes selon les zones.
Réactions et enjeux
- Dimension sécuritaire : l’attaque souligne la vulnérabilité des patrouilles dans des zones rurales où la couverture et la logistique sont limitées.
- Dimension sociale : les conflits herders-agriculteurs continuent d’alimenter des cycles de représailles et de déplacements internes.
- Dimension politique : la pression monte sur l’État nigérian pour renforcer la protection des populations et rétablir l’ordre.
Les informations publiées proviennent des autorités locales et des dépêches relayées par l’agence AFP. Notre rédaction suit ce dossier, qui illustre la fragilité persistante du centre-nord nigérian face aux violences communautaires et criminelles.