Le géant pharmaceutique danois Novo Nordisk a annoncé mercredi une vaste restructuration: 9 000 suppressions de postes dans le monde, soit plus de 11% de ses effectifs, pour réaliser des économies estimées à environ 8 milliards de couronnes danoises (1,07 milliard d’euros) d’ici fin 2026.
Chiffres clés et localisation des suppressions
- 9 000 postes supprimés au total, dont 5 000 au Danemark.
- Réduction de la masse salariale de plus de 11%.
- Objectif d’économies annuelles d’environ 8 milliards de couronnes (1,07 Md€) d’ici fin 2026.
Présent dans une quarantaine de pays, Novo Nordisk précise que la réduction des effectifs se fera ‘dans l’ensemble de l’entreprise’ et vise à recentrer les ressources sur ses priorités thérapeutiques.
Contexte: fin d’une période d’embauches massives
Après une phase d’expansion rapide depuis 2020, où l’effectif du groupe est passé d’environ 43 700 à 78 400 employés, l’entreprise revoit sa stratégie face à des résultats financiers en retrait. Le titre a plongé depuis un an, particulièrement sur son principal marché, les États-Unis, confronté à une concurrence accrue.
Pour 2025, Novo Nordisk a également révisé à la baisse ses prévisions: la marge opérationnelle devrait désormais se situer entre 4% et 10%, contre 10% à 16% annoncés précédemment. Le groupe invoque la nécessité d’instaurer ‘une culture davantage axée sur la performance’, de déployer les ressources de façon plus efficace et de prioriser les investissements ‘là où ils auront le plus d’impact’.
Produits phares et pression concurrentielle
Le succès mondial de traitements analogues du GLP-1, notamment Ozempic et Wegovy, a propulsé Novo Nordisk au rang de leader. Ozempic, un antidiabétique devenu populaire sur les réseaux sociaux pour ses effets sur la perte de poids, et Wegovy, ciblant explicitement l’obésité, ont porté une forte croissance ces dernières années.
Mais la donne a changé: les ventes de Wegovy ont augmenté de 78% au premier semestre 2025, tandis que celles d’Ozempic ont progressé de seulement 15%. Le groupe subit la concurrence d’Eli Lilly et la multiplication de préparations personnalisées en officine aux États-Unis, qui ont atténué sa domination sur le marché.
Face à ces évolutions, Novo Nordisk affirme vouloir ‘réaffecter nos ressources dès maintenant’ pour stimuler une croissance durable et ‘favoriser l’innovation future’ dans le diabète et l’obésité, selon les déclarations du groupe.
Conséquences et enjeux
La suppression de 5 000 emplois au Danemark et des milliers d’autres à l’international soulève des interrogations sur l’impact local et industriel, notamment en matière de capacité de production et de maintien des activités de recherche. Le groupe indique cependant vouloir prioriser les investissements dans ses domaines thérapeutiques majeurs.
Sur le plan sanitaire, l’obésité reste un enjeu mondial majeur, facteur de risques cardiovasculaires, de diabète et de certains cancers. Les remaniements chez les producteurs de traitements anti-obésité auront des répercussions sur l’offre, la concurrence et les prix à venir.
Pour l’heure, Novo Nordisk met en avant la nécessité d’ajustements structurels après une période d’embauche exceptionnelle et promet d’orienter ses ressources vers l’innovation et la performance.