Londres et Washington annoncent la signature d’un accord bilatéral visant à accélérer la construction et la mise en service de nouvelles installations nucléaires. L’accord, présenté par le gouvernement britannique, doit être signé lors de la visite d’État du président américain aux autorités britanniques.
Un partenariat pour « accélérer » les autorisations
Selon le communiqué officiel, le texte — baptisé Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy — entend simplifier et raccourcir les procédures d’autorisation entre les deux pays. Le document précise qu’il pourrait réduire la durée moyenne d’obtention d’une licence de « trois à quatre ans » à « environ deux ans » pour certains projets, facilitant ainsi le déploiement des réacteurs.
Projets et technologies concernés
Le partenariat englobe plusieurs volets : petits réacteurs modulaires (SMR), réacteurs modulaires avancés et programmes expérimentaux en fusion.
- Le Royaume-Uni a indiqué prévoir la construction jusqu’à 12 réacteurs modulaires avancés à Hartlepool, portés par X‑Energy et Centrica.
- Plusieurs acteurs industriels — Holtec, EDF et le groupe britannique Tritax — doivent lancer des projets de centres de données alimentés par des SMR dans le Nottinghamshire.
- Le partenariat renforce aussi la recherche sur la fusion, technologie distincte de la fission utilisée aujourd’hui.
Objectifs stratégiques
Parmi les objectifs affichés figure la réduction de la dépendance aux combustibles nucléaires russes : le communiqué évoque l’élimination « de toute dépendance restante » d’ici la fin de 2028. Le gouvernement britannique place par ailleurs le nucléaire au cœur de sa stratégie pour atteindre ses ambitions climatiques, en complément des projets éoliens offshore.
En juin, l’exécutif britannique avait annoncé une enveloppe de plus de 30 milliards de livres (environ 35 milliards d’euros) destinée à relancer le parc nucléaire, notamment pour la future centrale Sizewell C, le développement des SMR et la recherche sur la fusion.
Contexte diplomatique et industriel
La signature se déroule lors d’une visite d’État très médiatisée, marquée par des rencontres entre le Premier ministre britannique et le président américain et accompagnée d’accords technologiques impliquant des dirigeants d’entreprises américaines. Le renforcement des liens entre Londres et Washington dans le secteur de l’énergie nucléaire traduit une volonté commune d’autonomie énergétique et de coopération industrielle.
Implications
Les partisans du nucléaire y voient une opportunité pour sécuriser l’approvisionnement énergétique, créer de l’emploi et soutenir la transition bas‑carbone. Les défis restent cependant nombreux : financement, acceptabilité locale, calendrier de construction et gestion des déchets. Le partenariat devra désormais démontrer qu’il peut transformer les promesses en livrables concrets.
Cet accord marque en tout cas une étape significative de coopération transatlantique sur l’énergie et la technologie nucléaire, avec des retombées industrielles susceptibles d’affecter le paysage énergétique européen.