À la tribune de la 80e Assemblée générale des Nations unies, à New York, le président Emmanuel Macron a mis en garde, mardi 23 septembre 2025, contre « le risque de voir la loi du plus fort » et l’« égoïsme de quelques‑uns » l’emporter sur les règles internationales. Son allocution, prononcée après l’annonce de la reconnaissance par la France d’un État palestinien la veille, a défendu la nécessité d’un « multilatéralisme efficace » pour répondre aux crises contemporaines.
Un constat sévère sur les conflits mondiaux
Macron a dressé un tableau sombre des violences qui frappent plusieurs régions du monde, citant notamment Gaza, l’Ukraine, le Soudan, Haïti, la Birmanie et la République démocratique du Congo. « Ne nous mentons pas », a-t-il déclaré, rappelant que les conventions de Genève sont fréquemment bafouées et que les populations civiles subissent des violences « aussi longues qu’insoutenables ».
La menace de la loi du plus fort
Sans nommer de pays, le chef de l’État a dénoncé la tentation d’États ou d’acteurs puissants de décider « à eux seuls » du cours du monde. Il a pointé des phénomènes variés : guerres tarifaires, accélération technologique non régulée, refus d’agir face au changement climatique et effondrement de la biodiversité. Selon lui, ces dynamiques creusent les inégalités et amplifient la peur des populations face à un avenir qu’elles ne maîtrisent plus.
Le droit comme rempart
Pour Macron, la réponse ne peut venir que par le renforcement du droit et des institutions internationales. « L’autorité du droit est notre meilleure chance face à la loi du plus fort », a‑t‑il affirmé, en rappelant que les droits de l’Homme restent le pilier des Nations unies et que l’application des principes est la clé pour éviter les deux poids, deux mesures.
Ukraine, Palestine : positions claires
Le président a consacré une partie de son intervention à la guerre en Ukraine, qualifiant l’agression russe de mise à l’épreuve de « l’autorité du droit face à la loi du plus fort ». Il a réaffirmé le droit fondamental de l’Ukraine « de vivre en sécurité » et appelé la Russie à prouver qu’elle choisit la paix.
Sur le conflit israélo‑palestinien, Emmanuel Macron a repris les lignes présentées la veille : la France propose une voie vers une solution à deux États avec un État palestinien démilitarisé reconnaissant Israël, condition nécessaire, selon lui, pour « mettre fin à la guerre à Gaza, permettre la libération des otages et sauver des vies ».
Un appel au multilatéralisme
Le président a conclu en défendant l’ONU comme une organisation « irremplaçable » et en appelant les États à s’engager davantage pour relever ensemble les défis globaux. « Si l’ONU est inefficace, c’est que quelques‑uns la bloquent », a‑t‑il dit, appelant à éviter la fragmentation et à restaurer un multilatéralisme capable d’agir.
Son discours s’inscrit dans un contexte de débats répétés sur l’efficacité des institutions internationales et survient après une matinée de prises de parole contradictoires à l’Assemblée, qui ont souligné les divergences entre grandes puissances sur l’analyse des crises mondiales.