Papeete : sexagénaire condamné pour avoir aspergé une synagogue

PAPEETE (Polynésie française) — Le tribunal correctionnel de Papeete a condamné, vendredi 19 septembre 2025, un homme de 67 ans à six mois de prison avec sursis et à une mise à l’épreuve de deux ans pour avoir aspergé de peinture rouge la grille d’une synagogue de la ville.

Un acte prémédité, revendiqué pour Gaza

Le prévenu, bijoutier à la retraite et jusque-là inconnu des services de justice, est arrivé en comparution immédiate. Il a reconnu avoir prémédité son geste et déclaré vouloir « attirer l’attention sur la cause palestinienne », qualifiant par ailleurs son acte de « bêtise » sur la forme. La procureure de la République, Solène Belaouar, a précisé à l’AFP qu’il n’existait aucun élément établissant un lien entre cet homme et un groupe radical : « C’est une initiative isolée », a-t-elle indiqué.

Sanctions et réparations

Outre la peine d’emprisonnement avec sursis et la mise à l’épreuve, le tribunal a condamné l’homme à verser 2 500 euros à l’association culturelle israélite de Polynésie au titre du préjudice matériel et 2 500 euros pour le préjudice moral. Il devra également suivre un stage de citoyenneté.

La communauté choquée

L’association culturelle israélite de Polynésie s’est portée partie civile. Me Isabelle Nougaro, avocate de l’association, a exprimé le choc et la tristesse de la communauté : « C’est la première fois que la synagogue est détériorée », a-t-elle déclaré, soulignant la gravité symbolique de l’acte. Pour elle, la revendication politique du prévenu « n’est qu’une façade » et ne peut masquer le caractère discriminant de l’action.

Contexte et procédure

Les faits se sont produits à Papeete et ont été qualifiés par la justice de « dégradation du bien d’autrui commise en raison de la race, de l’ethnie ou de la religion ». L’affaire, traitée en comparution immédiate, illustre la montée des actes ciblant des lieux de culte ces derniers mois, un phénomène qui suscite l’attention des autorités locales et des associations de défense.

Le tribunal a retenu la préméditation dans l’acte, mais, selon la procureure, rien ne permet d’établir une participation organisée à une campagne d’intimidation plus large. La peine prononcée combine mesures de réparation financière et sanction éducative, via le stage de citoyenneté, et vise à répondre tant au préjudice subi par la communauté qu’à la dimension politique revendiquée par l’auteur.

La synagogue restera un symbole sensible de la vie religieuse de la collectivité. L’association partie civile a indiqué qu’elle poursuivrait les actions nécessaires pour que de tels faits ne se reproduisent pas.

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