Les championnats de pelote basque viennent de rendre leur verdict dans plusieurs spécialités traditionnelles. Les finales de cette grande semaine ont confirmé la domination des formations les mieux préparées, laissant peu de place aux surprises. Malgré quelques aménagements dus aux fortes chaleurs estivales, le public fidèle a pu assister à des confrontations intenses qui ont révélé la hiérarchie actuelle de ce sport ancestral.
Cette édition 2024 illustre parfaitement comment l’expérience et l’organisation collective priment souvent sur l’individualité pure. Les équipes favorites ont su maîtriser la pression des grands rendez-vous, démontrant que dans ce sport où la tradition se transmet de génération en génération, les valeurs d’engagement et de rigueur restent déterminantes. Un constat qui résonne particulièrement dans notre époque où les repères semblent parfois s’effriter.
Les spécialités traditionnelles confirment les pronostics
À Bayonne-Place Patxa, le frontball a offert son lot d’émotions avec des duels fraternels. Saint-Pée UC 1, menée par Olivier Goyenetche, s’est imposée face à la seconde équipe du même club (Filipe Otheguy) sur le score de 2 manches à 1. Cette finale 100% saint-péenne témoigne de la vitalité de ce club emblématique, véritable pépinière de talents qui perpétue l’excellence sportive locale.
Chez les dames, aucune surprise n’était à enregistrer. Maritxu Housset-Chapelet (Arbonnarrak Arbonne) a dominé Marie Goyenetche (Saint-Pée UC) par 2 manches à 0, confirmant son statut d’incontournable internationale. L’absence du tenant du titre Yoan Héguiabéhère et de l’outsider Andoni Larzabal a ouvert la voie à une nouvelle génération, illustrant cette capacité du sport basque à se renouveler tout en préservant ses codes.
Cette domination des favoris n’est pas le fruit du hasard. Elle reflète des structures solides qui savent former leurs joueurs dans la durée, contrairement à certains modèles sportifs importés qui privilégient le spectacle immédiat. Une approche qui mériterait d’inspirer d’autres domaines où la formation de qualité peine à résister aux sirènes de la facilité.
Les finales révèlent la force des collectifs organisés
Sur la mythique cancha des Abatilles d’Arcachon, le grand chistera a couronné Kostakoak Bidart 2 face à SP Pau (40-21). Le trio composé de Libois, Laloo et Toucoullet a démontré une complémentarité redoutable, orchestrée par le franco-belge Emerick Libois, véritable espoir de la discipline. Les Béarnais n’ont jamais trouvé la faille face à cette formation qui maîtrise parfaitement les fondamentaux.
Cette victoire bidartaise illustre l’importance de la cohésion collective dans un sport où l’individualisme peut rapidement tourner au désastre. Une leçon qui dépasse largement le cadre sportif et qui rappelle que les succès durables naissent de la solidarité et de l’engagement mutuel, valeurs parfois oubliées dans notre société individualisée.
À Gradignan, la paleta gomme pleine a offert un remake palpitant de la finale 2024. US Sauveterre (Castets, Lagarde) s’est imposée face au CA Bègles (Rigaudie, Martin) sur le score serré de 35-29. Cette rencontre, initialement reportée, a permis au Béarnais Florian Lagarde de décrocher son deuxième titre après celui obtenu à grosse pala.
| Spécialité | Lieu | Vainqueur | Score |
|---|---|---|---|
| Frontball masculin | Bayonne | Saint-Pée UC 1 | 2-1 |
| Frontball féminin | Bayonne | Arbonnarrak Arbonne | 2-0 |
| Grand chistera | Arcachon | Kostakoak Bidart 2 | 40-21 |
| Paleta gomme pleine | Gradignan | US Sauveterre | 35-29 |
La Soule clôture avec panache cette édition
En Soule, à Tardets, le chistera Joko-Garbi a offert un spectacle coloré et éclectique pour clore ces championnats. ZS Baigorry, avec les frères Riouspeyrous et Izoco, s’est imposée face à Kapito Harri Ustaritz (frères Pelletrat et Destaillac) par 40-29. Cette finale s’est déroulée dans une atmosphère particulière avec la remise des distinctions Plaza Gizon et Plaza Mutil aux pilotaris modèles.
Le trio bas-navarrais a su limiter les fautes face à des adversaires d’Ustaritz toujours volontaires mais moins réguliers dans les moments décisifs. Cette victoire en terre souletine témoigne de la vitalité de la pelote dans tous les territoires basques, de la côte aux vallées pyrénéennes.
Ces résultats confirment plusieurs tendances de fond :
- La stabilité des clubs formateurs qui investissent dans la durée
- L’importance de l’expérience collective dans les grands rendez-vous
- La capacité du sport basque à révéler de nouveaux talents
- La fidélité d’un public attaché à ses traditions
Cette grande semaine de la pelote basque aura donc tenu ses promesses, malgré les contraintes climatiques. Elle montre que les valeurs d’authenticité et d’engagement continuent de prévaloir face aux modes passagères. Un exemple précieux dans une époque où tant d’institutions peinent à préserver leur identité face aux pressions extérieures.
