La Croatie a lancé l’abattage d’environ 12 000 porcs après la détection du virus de la peste porcine africaine (PPA) dans une grande exploitation de l’Est du pays, ont indiqué les autorités nationales lundi.
Découverte et mesures immédiates
Le foyer a été confirmé dans une ferme située à Sokolova, où environ 10 000 animaux doivent être euthanasiés, a précisé la télévision nationale. Une seconde exploitation de la même région, plus petite, fera l’objet d’un abattage préventif d’environ 1 600 cochons.
Selon le ministre croate de l’Agriculture, David Vlajcic, l’opération d’euthanasie a été entamée par l’inspection nationale en coopération avec le propriétaire de la ferme. Le ministre a souligné que la façon dont le virus est entré dans cette ferme « hautement sophistiquée » reste inconnue, mais qu’il s’agit « à 99% d’un facteur humain ».
Pourquoi l’urgence ?
- La PPA est inoffensive pour l’humain, mais elle est presque systématiquement mortelle pour les porcs et les sangliers, avec un taux de mortalité proche de 100 %.
- Aucun vaccin n’est encore autorisé dans l’Union européenne, ce qui contraint à des abattages préventifs pour contenir la propagation.
- La détection du virus menace directement les exportations de viande : la Croatie exporte une part significative de sa production porcine.
Renforcement des contrôles et surveillance
Les autorités ont placé sous surveillance 54 fermes comptant chacune plus de 1 000 animaux et renforcé les contrôles aux frontières. Le ministre de l’Intérieur, David Bozinovic, a déclaré que des mesures plus radicales pourraient être nécessaires et que l’armée pourrait être engagée si la situation l’exige.
La Croatie comptait en 2024 plus de 873 000 cochons dans ses élevages. L’année dernière, le pays a exporté plus de 285 600 porcs pour un montant estimé à environ 57 millions d’euros selon l’agence nationale des statistiques.
Conséquences économiques et sanitaires
Outre la perte directe d’animaux, la détection d’un foyer de PPA peut entraîner des restrictions commerciales et peser sur les filières locales: abattoirs, transformateurs et exportateurs. Les autorités vétérinaires insistent sur l’importance des mesures de biosécurité et du traçage des contacts entre élevages pour limiter la propagation.
Les enquêtes se poursuivent pour déterminer l’origine du virus dans ces exploitations. Pour l’heure, les autorités se concentrent sur l’éradication du foyer et la protection des élevages voisins.
Article basé sur des communiqués officiels croates et l’AFP.