Le groupe Rocher a annoncé jeudi avoir retenu le holding d’investissement américain Regent comme repreneur de la marque française de vêtements Petit Bateau, détenue par le groupe depuis 1988. Aucune somme n’a été dévoilée : la transaction reste subordonnée à la consultation des instances représentatives du personnel.
Un repreneur spécialisé dans les maisons « patrimoniales »
Regent, holding privé basé à Beverly Hills et fondé en 2013, est présenté par le groupe Rocher comme un acteur capable d’insuffler une « nouvelle dynamique de croissance » à la marque. Le communiqué cite l’expertise du fonds pour relancer des maisons patrimoniales, en donnant pour exemples des participations antérieures comme DIM, Bally ou La Senza.
Recentrage stratégique du groupe Rocher
Le groupe breton, propriétaire de marques telles que Yves Rocher, Arbonne, Sabon et Docteur Pierre Ricaud, avait annoncé en janvier sa volonté de céder Petit Bateau et la marque Stanhome pour se recentrer sur son cœur de métier : les cosmétiques. Jean‑David Schwartz, directeur général exécutif du groupe Rocher, indique que le choix de Regent vise à « assurer à Petit Bateau les meilleures conditions pour poursuivre son développement sur le long terme » tout en « préservant son ancrage et son identité ».
Chiffres clés et ancrage à Troyes
- Petit Bateau compte 370 points de vente (dont 200 à l’international) et 760 détaillants (dont 500 hors de France).
- La marque produit 28 millions de pièces par an.
- Répartition du chiffre d’affaires : 55% en France, 25% en Europe hors France et 10% au Japon.
- Petit Bateau emploie 2 400 salariés, dont 1 400 en France, et opère trois sites : une usine et un site logistique à Troyes, ainsi qu’une usine au Maroc.
- Au premier semestre 2025, les ventes aux particuliers (BtoC) ont progressé de 2,7%, avec une activité en ligne en hausse de 5,6% en France et 8,3% au Japon.
Procédure, déclarations et perspectives
La cession annoncée a été présentée aux instances représentatives du personnel ; la conclusion effective de l’opération dépendra du déroulement de cette procédure et des négociations qui en découleront. Michael Reinstein, président de Regent, assure que le fonds entend honorer « les traditions artisanales » et « l’esprit français » de la marque. Alexandre Rubin, directeur général de Petit Bateau, a rappelé les bons indicateurs commerciaux récents de la maison.
Sans montant public, la transaction soulève des questions sur l’avenir industriel et commercial de la marque, et sur la préservation des emplois et des savoir‑faire locaux à Troyes. Les observateurs du secteur suivront de près les engagements du repreneur et les garanties offertes aux salariés et aux sites de production.