Plainte à Paris contre La Maison Bleue pour escroquerie en petite enfance

Le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) a déposé vendredi une plainte contre le groupe privé de crèches La Maison bleue, visant des faits susceptibles de relever de l’escroquerie au préjudice d’une personne publique et d’une entrave à l’exercice du droit syndical. La plainte a été déposée auprès du parquet de Paris, a précisé l’avocat du syndicat, Maître Vincent Brengarth.

Des accusations fondées sur le rapport de l’Igas et l’enquête de terrain

Le SNPPE fonde sa démarche sur les constats formulés par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un rapport publié en juin, mais aussi sur les éléments mis à jour dans la réédition du livre Les Ogres de Victor Castanet. L’Igas pointait des défaillances en matière de qualité d’accueil, des fausses déclarations, des anomalies financières et un refus de coopération de la part du groupe.

La version actualisée du livre de Victor Castanet rapporte, elle, que le nombre d’enfants accueillis dans certaines structures du groupe dépasserait largement la capacité réglementaire des établissements, ce qui soulève des questions de sécurité et de conformité.

Le terrain parle

Cyrille Godfroid, co-secrétaire général du SNPPE, explique que le syndicat a reçu « de très nombreuses remontées » de salariés travaillant pour le groupe. Selon lui, il faut mesurer l’impact de ces pratiques sur les enfants et les familles, mais aussi sur les professionnels qui exercent dans des conditions potentiellement dégradées.

La plainte vise à faire reconnaître la nature pénale de ces faits et à engager des poursuites pour protéger l’intérêt général et garantir le respect des règles dans un secteur sensible.

Réponse de La Maison bleue

Contactée, la directrice générale de La Maison bleue, Claire Laot, a indiqué qu’un « plan de transformation » était en cours au sein du groupe. Elle a assuré que la situation des salariés restait une priorité pour la direction, sans revenir dans l’immédiat sur les éléments précis évoqués dans la plainte.

Un secteur sous pression

Le SNPPE rappelle qu’il s’est déjà joint à d’autres actions judiciaires visant des groupes privés du secteur. Il s’est notamment rallié à la plainte déposée par l’association anticorruption Anticor contre People & Baby, déposée en novembre 2024, pour des faits similaires d’escroquerie et de détournement de fonds publics.

  • Le marché des crèches privées en France est dominé par quelques grands groupes: Babilou, Grandir (Les Petits Chaperons rouges), People & Baby et La Maison bleue.
  • Depuis la mort d’un bébé de 11 mois dans une crèche People & Baby en 2022, les critiques sur une course à la rentabilité au détriment de la sécurité se sont multipliées.

La plainte du SNPPE ajoute une dimension judiciaire et politique aux interrogations déjà présentes sur la gouvernance et la régulation des crèches privées en France. Les autorités judiciaires et administratives auront à trancher sur la réalité et la gravité des manquements dénoncés par le syndicat.

À lire aussi : enquêtes et contrôles se multiplient dans le secteur de la petite enfance, entre préoccupations de sécurité et enjeux économiques.

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