Le président russe Vladimir Poutine a présenté, le 1er septembre à Vladivostok lors du Forum économique de l’Extrême-Orient, une version remaniée des origines du conflit ukrainien. Selon lui, la crise actuelle est le fruit d’un « coup d’État »» en 2014, orchestré par l’Occident pour affaiblir la Russie.
La thèse du « coup d’État »
Dans son allocution, Poutine a affirmé que les événements de la place Maïdan à Kiev n’étaient pas une révolution populaire, mais une manœuvre planifiée par les services occidentaux. Il soutient que le renversement du président Viktor Ianoukovitch a servi de prétexte à une • extension de l’OTAN • aux portes de la Russie et justifie aujourd’hui l’intervention militaire.
Les implications géopolitiques
En réécrivant ainsi l’histoire, Moscou cherche à légitimer son action en Ukraine et à renforcer l’idée d’une menace permanente venue de l’Ouest. La Russie présente son conflit comme un combat défensif, destiné à protéger ses intérêts stratégiques et ses populations russophones du sud de l’Ukraine.
Réactions en Europe
- En France : le ministère des Affaires étrangères a rappelé la nécessité d’un dialogue pour un règlement politique, tout en maintenant le soutien à l’Ukraine.
- À Bruxelles : l’Union européenne a dénoncé « une nouvelle manipulation historique » visant à justifier la violation de la souveraineté ukrainienne.
Enjeux pour la France et l’identité nationale
Au-delà de l’Ukraine, cette rhétorique résonne en France, où la question de la souveraineté nationale et de l’indépendance stratégique se pose face aux grandes puissances. L’usage politique de la mémoire historique met en garde contre les dérives idéologiques qui banalisent l’ingérence et sapent la stabilité du continent.
Perspectives
Alors que l’hiver approche et que les négociations patinent, cette version russe de l’origine du conflit témoigne d’une bataille d’arguments aussi intense que les combats sur le terrain. Pour Paris et Bruxelles, l’enjeu est de résister aux tentations de révisionnisme, tout en préparant un soutien durable à l’Ukraine pour préserver l’équilibre de la sécurité européenne.