Le 1er septembre 2025, lors d’une intervention officielle, le président russe Vladimir Poutine a présenté une nouvelle version de l’origine de la guerre en Ukraine, affirmant que le conflit serait né d’un « coup d’État » organisé par Kiev. Cette réécriture des faits, relayée massivement par les médias d’État russes, vise à légitimer l’intervention militaire de Moscou et à consolider l’unité nationale autour du Kremlin.
Contexte : une version officielle alternative
Selon le porte-parole du Kremlin, la présidence ukrainienne se serait emparée du pouvoir en 2014 par des manœuvres illégitimes, ouvrant la voie à une répression contre les Russophones. Cette thèse, largement relayée par Sputnik et RT, contredit les enquêtes internationales qui décrivent un mouvement populaire spontané, connu sous le nom de « Maïdan », ayant renversé le président Viktor Ianoukovitch.
Une stratégie de communication maîtrisée
La diffusion de cette nouvelle narration obéit à une méthode bien rodée : utilisation des chaînes publiques, mobilisation des réseaux sociaux contrôlés et campagnes de désinformation ciblées. L’objectif est double : renforcer le sentiment d’« agression » subie par la Russie et justifier l’annexion de territoires ukrainiens au nom de la « protection des populations russophones ».
Quel intérêt pour Moscou ?
- Légitimation interne : en désignant Kiev comme instigateur d’un putsch, Poutine crée un bouc émissaire et renforce son soutien auprès de l’opinion publique.
- Pression internationale : la rhétorique du « coup d’État » complique les efforts diplomatiques de l’UE et des États-Unis, en brouillant la chronologie et la responsabilité des acteurs.
- Extension du front idéologique : Moscou tente de gagner des alliés potentiels en jouant sur la peur de l’instabilité et de l’« expansion » occidentale.
Réactions en Europe et en France
Bruxelles a immédiatement dénoncé une « manipulation grossière des faits », tandis que Paris a rappelé son soutien indéfectible à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. À Bordeaux, les élus régionaux ont exprimé leur inquiétude face à la montée des tensions et appelé à maintenir les sanctions contre la Russie.
Perspectives
Cette réécriture historique par le Kremlin souligne la guerre de l’information qui accompagne le conflit armé. Pour les observateurs français, il est essentiel de rester vigilants face aux récits alternatifs diffusés par Moscou, afin de préserver la vérité et la souveraineté des peuples.
