Procès Jubillar à Albi : Cédric jugé pour la disparition de Delphine

Le procès de Cédric Jubillar s’ouvre lundi devant la cour d’assises du Tarn, à Albi. Quatre ans après la disparition de sa femme Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac‑les‑Mines, les jurés devront trancher une question centrale : l’accusé est‑il responsable de la mort de son épouse dont le corps n’a jamais été retrouvé ?

Un dossier hors norme par sa médiatisation

La procédure, longue et complexe, a suscité une attention médiatique exceptionnelle. Plus de 300 journalistes de quelque 80 médias ont été accrédités et le palais de justice d’Albi a été aménagé pour recevoir l’affluence attendue durant quatre semaines. Nicolas Jacquet, procureur général auprès de la cour d’appel de Toulouse, a souligné que la singularité du dossier tient avant tout à cette couverture importante.

Les éléments retenus par l’accusation

Les juges d’instruction ont estimé qu’un faisceau d’indices permettait de retenir des « charges suffisantes » contre le peintre‑plaquiste, mis en examen pour meurtre par conjoint, un chef d’accusation passible de réclusion criminelle à perpétuité. Parmi les éléments cités par l’accusation figurent :

  • le contexte conjugal tendu, Delphine souhaitant quitter son mari et fréquenter un autre homme ;
  • des témoignages évoquant des cris entendus la nuit de la disparition ;
  • la découverte d’une paire de lunettes de Delphine cassée ;
  • le témoignage du fils du couple, alors âgé de six ans.

Des déclarations rapportées, notamment d’une femme ayant entretenu une relation avec l’accusé en détention et affirmant que celui‑ci lui avait avoué le meurtre, viennent s’ajouter au dossier de l’accusation.

La défense réclame des preuves

Détenu depuis juin 2021, Cédric Jubillar nie être le meurtrier. Ses avocats, Me Alexandre Martin et Me Emmanuelle Franck, dénoncent une « instruction à charge » et contestent la solidité des éléments présentés. Ils soulignent, comme l’a rappelé Me Martin avant l’audience, que les enquêteurs ont d’emblée ciblé leur client et que d’autres hypothèses n’ont pas été correctement explorées.

La défense demande aux jurés de revenir aux preuves matérielles et de ne pas se laisser guider par des éléments circonstanciels ou des témoignages contradictoires. Pour elle, le dossier reste à ses yeux « bancal ».

Déroulé attendu

Le procès devrait entendre 65 témoins et 11 experts, sur un dossier volumineux de 27 tomes et plus de 15 000 pages. Les débats s’annoncent intenses au regard des enjeux humains et médiatiques du dossier. Le verdict est attendu le 17 octobre.

Contexte : disparition dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac‑les‑Mines, procédure très médiatisée, jugement à Albi (Tarn).

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