Albi (Tarn), 30 septembre 2025. Lors d’une audience marquée par les débats sur les traces ADN, la sœur de la victime, Stéphanie Aussaguel, a livré, mardi, un témoignage incisif contre son beau-frère, Cédric Jubillar, principal mis en cause dans la disparition de l’infirmière Delphine Jubillar fin 2020.
Un proche qualifié de « menteur »
La témoin a notamment décrit des scènes de discipline jugées rudes envers le garçon, Louis, aujourd’hui âgé de 11 ans. Elle a raconté un épisode survenu lors d’un repas familial, alors que l’enfant avait environ cinq ans : « Cédric Jubillar lui a donné un coup de pied assez violent », a-t-elle déclaré, ajoutant qu’à l’intervention de Delphine, l’accusé aurait répondu qu’il fallait élever l’enfant « à la dure ».
Souvenirs d’une enfance marquée
Après la mise en examen du père en juin 2021, lorsque Louis est venu vivre chez sa tante, Stéphanie Aussaguel a observé des attitudes inquiétantes : selon elle, l’enfant se mettait parfois à genoux, les mains sur la tête, en expliquant que « chez lui, c’était sur des Lego ». Elle a qualifié ces pratiques de punitions psychologiques.
Cependant, la sœur de Delphine a précisé ne pas se souvenir d’actes de violence physique de Cédric à l’encontre de Delphine elle‑même, mais a insisté sur des violences verbales et un comportement manipulateur. Son témoignage souligne une double perception : un homme parfois violent dans l’éducation de son fils, et verbalement agressif au sein du couple, selon les proches.
Les circonstances du 16 décembre
Interrogée sur la matinée du 16 décembre 2020, après la disparition de Delphine dans la nuit, Mme Aussaguel a dit son étonnement face au comportement téléphonique de son beau‑frère : « Il ne m’a même pas signalé la disparition de ma sœur », a‑t‑elle raconté, ajoutant qu’il « parlait d’une voix normale » lors de leur échange.
- Le procès, tenu devant la cour d’assises du Tarn, déroule les auditions des proches de la famille.
- Les débats de la matinée avaient porté sur les traces ADN retrouvées au cours de l’enquête.
- Cédric Jubillar a réaffirmé au tribunal son innocence des faits qui lui sont reprochés.
Ce témoignage s’inscrit dans une série de dépositions destinées à éclairer la cour sur la vie familiale et le climat au sein du foyer avant la disparition. Les proches de Delphine, présents aux audiences, ont témoigné de leurs souvenirs et de leurs impressions, parfois contrastées.
Le dossier reste centré sur des éléments matériels et des déclarations qui seront confrontés au long du procès. Les propos de la sœur de la victime apportent un éclairage personnel sur les relations familiales, sans pour autant constituer, à eux seuls, un élément de preuve définitif dans la procédure pénale en cours.
