Lors de l’audience jeudi 25 septembre aux assises du Tarn, le témoignage d’un maître‑chien et l’exposé d’un analyste criminel ont renforcé, selon les enquêteurs, l’hypothèse d’une implication de Cédric Jubillar dans la disparition de son épouse Delphine Jubillar.
La démonstration du maître‑chien
Le maître‑chien, spécialiste de la recherche de personnes, a raconté comment sa chienne Maya avait détecté l’odeur corporelle de Delphine au bas d’un escalier en parpaings situé sur le terrain du couple. La piste a ensuite été suivie à deux reprises le long d’un chemin de promenade.
Selon le maître‑chien, la trace olfactive indique que Delphine a emprunté ce trajet dans les 24 heures précédant l’intervention, soit à partir de midi la veille de la disparition. Le fait que la trace revienne jusqu’au domicile conduit, pour lui, à exclure qu’elle soit sortie de la maison avant de disparaître.
Les analyses numériques et téléphoniques
L’analyste criminel de la section de recherches de la gendarmerie de Toulouse, Arnaud Bonnavenc, a décrit la façon dont les enquêteurs ont exploité bases de données et logiciels pour traiter l’importante masse d’informations du dossier.
Il a notamment présenté des éléments tirés des données téléphoniques : le nouveau compagnon de Delphine apparaissait comme son contact privilégié depuis plusieurs semaines et Delphine lui a adressé le dernier message connu à 22 h 55 le 15 décembre — «Je t’embrasse», ponctué d’un emoji cœur.
Le téléphone de Cédric Jubillar était, pour sa part, éteint entre 22 h 08 et 3 h 53 dans la nuit en cause. L’analyste a qualifié cet arrêt comme peu fréquent, l’ayant observé «deux ou trois» fois dans l’année pour cet utilisateur.
Confrontations à la barre
La défense de Cédric Jubillar s’est montrée offensive : les avocats ont vivement contesté les conclusions des experts et des enquêteurs. L’analyste criminel a répondu à la barre en restant assuré, tandis que la veille avait eu lieu une longue confrontation — près de sept heures — entre la défense et le major Bernard Lorvellec, chef d’enquête, qui affirmait que «tous les éléments recueillis» pointaient vers une implication de l’accusé.
- Maître‑chien : trace olfactive retrouvée au bas de l’escalier en parpaings ; itinéraire suivi deux fois.
- Analyste criminel : exploitation des bases de données et des téléphones, dernier message connu de Delphine à 22 h 55.
- Téléphone de l’accusé : hors service de 22 h 08 à 3 h 53, événement jugé rare.
- Défense : attaque et contestation des conclusions des enquêteurs.
Dans son box, Cédric Jubillar, 38 ans, a écouté calmement les témoignages. Il n’a pas encore été interrogé sur la nuit des faits. Le verdict est attendu le 17 octobre.