Pyrénées‑Atlantiques : 17 interpellations lors du mouvement «Bloquons tout»

Plus de 600 manifestants entre Béarn et Pays basque, 17 interpellations à la mi‑journée et des tensions marquées dès l’aube à Pau : le mouvement «Bloquons tout» a dégénéré mercredi 10 septembre dans plusieurs points du département.

Béarn : départ à Pau, affrontements et fuite en voiture

Le rassemblement a débuté vers 5 heures du matin sur le parking du Zénith de Pau. Une centaine de personnes se sont retrouvées pour lancer les actions prévues. Rapidement, une quarantaine d’agents de police ont procédé à des contrôles d’identité qui ont provoqué la colère de certains manifestants.

Selon la préfecture, des gaz lacrymogènes ont été utilisés après que la situation se soit tendue. Deux militants affiliés à la CGT, dont le secrétaire adjoint du syndicat local, ont été interpellés sur le site.

Peu avant 6 heures, un homme a pris la fuite à bord d’un véhicule pour tenter d’échapper à un contrôle. Le véhicule a failli renverser deux policiers : l’individu a été rattrapé et arrêté puis placé en garde à vue pour tentative d’homicide sur personne dépositaire de l’autorité publique. Les deux agents ont été légèrement blessés, indique la préfecture, qui qualifie l’acte d’«inadmissible».

Bilan judiciaire et dispositif policier

À 12h30, la préfecture recense 17 interpellations dans le département (11 à Pau, 6 à Bayonne) pour des faits divers : dégradations, entrave à la circulation, outrage et rébellion. Le parquet de Pau faisait état dans la matinée de neuf placements en garde à vue et évoquait des comparutions immédiates possibles dans les prochains jours.

Les forces de l’ordre étaient fortement mobilisées : près de 600 policiers et gendarmes déployés, renforcés par un escadron de gendarmes mobiles, selon la préfecture.

Pays basque : blocages, escargots et lacrymogènes

Le mouvement a été particulièrement visible au Pays basque, notamment autour de Bayonne. Dès 6h30, une centaine de personnes ont bloqué le rond‑point dit «Leroy Merlin» et un groupe a investi le rond‑point de l’usine Dassault à Anglet où la CGT avait installé une tente. Les accès ont été perturbés, sans empêcher l’entrée des salariés et des fournisseurs, précise la préfecture.

Un cortège parti de Tarnos a réuni une centaine de personnes, montant ensuite en puissance jusqu’à 300 manifestants selon les autorités (dont 180 venus de Tarnos). Le cortège a organisé une opération «escargot» sur la départementale, entraînant des bouchons importants au niveau du pont Henri‑Grenet.

Sur le quai de Lesseps, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour neutraliser un groupe qui déplaçait des blocs de béton. Une femme, manifestement prise de panique, s’est jetée à l’eau et a été secourue par un agent qui est intervenu dans le courant.

Les forces de l’ordre ont encerclé des manifestants pendant plus de 40 minutes pour empêcher tout déplacement : la situation s’est finalement apaisée vers 10h45, selon les reporters sur place.

Actions locales et suites

  • Orthez : levée d’un blocage au lycée Gaston‑Fébus après intervention.
  • Oloron‑Sainte‑Marie : environ 150 manifestants, intrusion signalée dans un Intermarché.
  • Sauveterre‑de‑Béarn : 60 personnes mobilisées sur un rond‑point.
  • Accous : 25 personnes sur un rond‑point.

Une manifestation non déclarée était annoncée l’après‑midi au départ de la place Verdun à Pau, tandis qu’un rassemblement était programmé devant la mairie de Bayonne à 14 heures.

Les autorités restent vigilantes : les contrôles et les interpellations menés ce matin montrent la détermination des forces de l’ordre à prévenir les débordements et à rétablir la circulation. Les suites judiciaires des interpellations seront précisées par le parquet dans les prochains jours.

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