Un mois après la découverte, le mystère reste entier autour des quatre corps retrouvés le 13 août dans la Seine, à hauteur de Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Les autorités judiciaires poursuivent une enquête délicate, entre identification partielle des victimes et premières constatations médico-légales.
Les faits
Les dépouilles de quatre hommes, identifiés par leurs prénoms comme Frantz, Sami, Abdallah et Amir, ont été repêchées le 13 août. Deux des corps présentaient des lésions « évocatrices d’une strangulation », a indiqué fin août le parquet de Créteil. Un troisième présentait une trace suspecte dont l’origine n’a pas pu être déterminée. Les enquêteurs ont également relevé que l’un des corps avait le bas du corps dénudé et qu’un autre avait le pantalon baissé au niveau des chevilles.
Qui étaient les victimes ?
- Frantz D., 48 ans : unique identité confirmée à ce stade. Originaire de Créteil, conseiller à France Travail, il était décrit par sa mère comme « très bon vivant » et proche de ses amis. Sa disparition avait été signalée à sa famille après qu’il n’avait plus répondu à ses messages.
- Sami, 21 ans : de nationalité algérienne et domicilié à Choisy-le-Roi, sa disparition avait été signalée le 7 août. Le quotidien Le Parisien rapporte qu’il travaillait dans le bâtiment et était fraîchement arrivé en France.
- Abdallah et Amir : deux jeunes hommes, dont un Algérien de 21 ans et un Tunisien de 26 ans, qui vivaient sans-abri et fréquentaient un local technique abandonné non loin du lieu de découverte des corps. Selon des associations locales, ils avaient traversé la Méditerranée et tentaient de s’en sortir en région parisienne.
Enquête et piste identitaire
Un jeune homme sans-abri a été mis en examen et incarcéré le 24 août, soupçonné d’être à l’origine des morts, selon les éléments communiqués. Le parquet de Créteil, sollicité de nouveau, n’a pas souhaité commenter le dossier au moment de la publication.
Le lieu où les corps ont été retrouvés est connu des enquêteurs comme un secteur de rencontres éphémères entre hommes. L’association STOP Homophobie, suspectant une possible motivation homophobe, s’est constituée partie civile et a lancé un appel à témoins, qui n’a pour l’instant fourni que des éléments limités, notamment les prénoms de trois victimes. L’association organise par ailleurs un hommage aux victimes.
Contexte social et humanitaire
Des associations locales, dont l’Asasp (Assistance support et action sociale à la population), ont insisté sur la précarité des victimes sans-abri. Elles les décrivent comme de jeunes migrés arrivés par la Méditerranée, souvent vulnérables et en situation irrégulière. Le voisinage et les lieux abandonnés servent parfois d’abri de fortune, rendant ces populations particulièrement exposées aux violences.
Les investigations portent désormais sur l’identification complète des victimes, la reconstitution des derniers déplacements et la qualification précise des causes des décès. Les autorités judiciaires travaillent en collaboration avec les associations et les services d’identité judiciaire pour faire progresser l’enquête.
Localisation : Seine, Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Sources : parquet de Créteil, STOP Homophobie, Asasp, Le Parisien.