Plus de 300 ressortissants sud‑coréens faisaient partie des 475 personnes interpellées le 4 septembre lors d’un vaste raid de l’immigration américaine sur le chantier d’une usine de batteries Hyundai‑LG en construction dans l’État de Géorgie (sud des États‑Unis).
Ce qui s’est passé
La police de l’immigration des États‑Unis a mené une opération sur le site d’une future usine de batteries, un projet conjoint entre Hyundai et LG Energy Solution évalué à 4,3 milliards de dollars et destiné à ouvrir en 2026. Les autorités américaines ont présenté l’intervention comme «le plus grand raid sur un seul site» dans le cadre de la politique d’expulsion menée par l’administration actuelle.
- 475 personnes arrêtées au total.
- Plus de 300 d’entre elles sont de nationalité sud‑coréenne.
- Le chantier devait produire des batteries pour des centaines de milliers de véhicules électriques des groupes Hyundai/Kia.
Visas et situation administrative
Les autorités sud‑coréennes et des spécialistes du droit de l’immigration estiment que de nombreux travailleurs n’avaient pas de visas leur permettant d’exercer des travaux de construction (comme des visas H‑1B ou autres autorisations professionnelles). Certains auraient voyagé avec des visas B‑1 ou via le programme d’exemption de visa (ESTA), qui n’autorisent pas le travail sur des chantiers.
LG Energy Solution a refusé de communiquer des détails sur le statut des visas, invoquant l’enquête en cours.
Réactions diplomatiques et évacuation
La Corée du Sud a fait savoir qu’elle organiserait un vol charter pour rapatrier ses ressortissants. Le ministre sud‑coréen des Affaires étrangères, Cho Hyun, s’est rendu à Washington pour évoquer l’affaire avec des responsables américains, dont le secrétaire d’État.
Le gouvernement sud‑coréen a indiqué vouloir faire revenir tous les détenus et a obtenu un accord pour leur libération et leur rapatriement une fois résolues les formalités administratives. Ceux qui entendent contester leur arrestation devant la justice américaine disposent de cette possibilité mais resteraient en détention dans l’intervalle.
Conséquences pour les investissements
Des experts estiment que ce raid pourrait freiner ou retarder d’autres investissements sud‑coréens aux États‑Unis. Certains responsables d’entreprises pourraient limiter les envois de personnel et n’expédier que les travailleurs strictement nécessaires, ce qui alourdirait délais et coûts.
Pour LG, la direction affirme qu’elle ne prévoit pas de changement de calendrier pour la production, mais le climat de méfiance et l’attention médiatique en Corée du Sud laissent craindre des répercussions sur la confiance des investisseurs et sur la capacité à recruter localement.
Un chantier sous tension
Le projet devait créer des milliers d’emplois locaux et répondre à la demande croissante en batteries pour véhicules électriques. Le raid souligne toutefois les risques administratifs et humains liés aux mobilités internationales de main‑d’œuvre, et met en lumière les frictions possibles entre enjeux diplomatiques, sécurité des frontières et impératifs industriels.
Faits rapportés par Sud Ouest et l’AFP.