Les autorités sud-coréennes ont annoncé dimanche que plus de 300 ressortissants sud-coréens arrêtés lors d’un raid sur un chantier d’usine de batteries aux États-Unis devraient être libérés puis rapatriés vers la Corée du Sud. L’opération, menée la semaine dernière par la police de l’immigration américaine (ICE), avait entraîné l’arrestation de 475 personnes sur le site en construction d’Hyundai-LG en Géorgie.
Que s’est-il passé à Ellabell (Géorgie) ?
Le raid, réalisé le jeudi 4 septembre, visait des travailleurs soupçonnés d’occuper illégalement des postes sur le chantier d’une usine de fabrication de batteries pour automobiles appartenant aux groupes sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution. Selon les communiqués américains, au total 475 personnes ont été interpellées sur ce seul site, ce qui en fait l’intervention la plus importante menée jusqu’ici sur un emplacement unique dans le cadre de la campagne d’expulsion menée par l’administration américaine.
Réponse de Séoul et rapatriement
À Séoul, le chef de cabinet du président Lee Jae Myung, Kang Hoon-sik, a déclaré que «grâce à la réponse rapide et unie, les négociations pour la libération des travailleurs arrêtés ont été conclues». Il a ajouté qu’il ne restait plus que des «procédures administratives» avant d’organiser un vol charter pour rapatrier les ressortissants sud-coréens. Samedi, les autorités sud-coréennes avaient évalué à «plus de 300» le nombre de leurs nationaux concernés.
Situation des employés et réactions des groupes
Selon LG Energy Solution, environ 250 des personnes arrêtées seraient des employés de sous-traitants, majoritairement sud-coréens. L’entreprise indique par ailleurs que 47 personnes arrêtées sont des salariés directs de LG (46 Sud-Coréens et un Indonésien). Hyundai, de son côté, a estimé que les personnes interpellées n’étaient «pas directement employées» par le groupe.
Un responsable d’un sous-traitant cité par l’agence Yonhap a déclaré avoir pu s’entretenir avec un travailleur détenu, signalant que les conditions de rétention étaient «mauvaises» mais que les détenus étaient nourris et autorisés à se doucher. Des images diffusées par les autorités américaines ont montré des employés menottés et entravés aux chevilles lors de l’embarquement dans des bus.
Enjeux économiques
La Corée du Sud, quatrième économie d’Asie et poids lourd de l’automobile et de l’électronique, dispose de nombreuses usines aux États-Unis. Le dossier prend une dimension économique importante: en juillet, Séoul avait annoncé un engagement massif d’investissements aux États-Unis, à hauteur de 350 milliards de dollars. Un cadre supérieur de LG Energy Solution, Kim Ki-soo, s’est rendu en Géorgie pour coordonner la libération des employés et faire du rapatriement une priorité immédiate.
Contexte : l’affaire illustre les tensions entre politiques d’immigration strictes menées aux États-Unis et les intérêts industriels internationaux, alors que des milliers d’emplois liés aux chaînes d’approvisionnement transnationales sont en jeu.