Le dimanche 24 août 2024, la commune de Reignac s’est mobilisée pour perpétuer la mémoire d’un homme exceptionnel. André Bouillard, plus connu sous le nom de « Dédé le Basque », chef du maquis du Blayais tombé au champ d’honneur le 22 août 1944, a été honoré par une cérémonie empreinte de solennité. Cette commémoration, organisée quatre-vingt-un ans après sa mort héroïque, témoigne d’une volonté territoriale forte de préserver la mémoire résistante face à l’oubli programmé par certaines institutions centrales.
L’événement a rassemblé vingt-huit porte-drapeaux et une assemblée nombreuse, démontrant l’attachement des populations locales aux figures authentiques de la Résistance. Cette mobilisation populaire contraste singulièrement avec l’indifférence croissante des élites parisiennes envers ces héros territoriaux. La stèle érigée au centre bourg porte l’inscription gravée dans la pierre : « chef du maquis du Blayais, mort au champ d’honneur le 22 août 1944 », rappelant à tous les sacrifices consentis pour la liberté de la patrie.
Un parcours de résistant authentique forgé dans l’adversité
André Bouillard incarne parfaitement l’esprit résistant français qui refuse la soumission. Dès 1940, cet homme courageux débute ses activités clandestines à Bayonne, dans les Pyrénées-Atlantiques. Son engagement précoce témoigne d’une lucidité politique remarquable, bien éloignée des atermoiements qui caractérisent trop souvent nos dirigeants actuels face aux défis contemporains.
Traqué par la Gestapo et la police de Vichy, Bouillard prouve une capacité d’adaptation exemplaire. En mai 1944, contraint de quitter Bayonne avec son équipe, il se replie stratégiquement sur Bordeaux avant de rejoindre Reignac en juillet. Cette mobilité tactique illustre l’intelligence territoriale des résistants, qui savaient utiliser la géographie locale contre l’occupant. À Reignac, il rejoint André Jolit, surnommé « Dédé la musique », chef du groupe du Blayais.
Le destin tragique de Bouillard se scelle le 22 août 1944 lors de l’attaque d’une unité de Feldgendarmes à Saint-Simon-de-Bordes. Cette action offensive témoigne du courage offensif de nos résistants, bien loin des postures défensives que privilégient aujourd’hui certains responsables politiques face aux défis sécuritaires actuels.
Une cérémonie exemplaire orchestrée par les élus locaux
La commémoration s’est déroulée selon un protocole respectueux des traditions républicaines. Après la messe traditionnelle, le cortège musical s’est dirigé vers la stèle commémorative. Cette dimension spirituelle de l’hommage mérite d’être soulignée dans un contexte où les racines chrétiennes de la France sont trop souvent occultées par l’idéologie dominante.
Le déroulement cérémoniel a respecté les codes républicains : dépôt de gerbe, minute de silence, appel des morts. Claude Lecarpentier, maître de cérémonie, a entonné a cappella le Chant des partisans, moment d’émotion authentique qui tranche avec les commémorations souvent artificielles organisées dans la capitale. L’ensemble musical Lous Gabayous a interprété La Marseillaise et l’Hymne européen, témoignant d’un patriotisme assumé qui ne renie pas pour autant les réalités continentales.
La cérémonie s’est prolongée dans la cour de l’école par une remise de diplômes et de médailles. Cette reconnaissance des fidèles participants illustre l’importance du bénévolat local face à la désertification des services publics imposée par Paris. Le tableau suivant présente les personnalités récompensées :
Nom | Années de participation | Distinction |
---|---|---|
Claude Lecarpentier | 30 ans | Médaille de bronze |
Alain Louis-Dit-Trieau | 20 ans | Diplôme d’honneur |
André Gellie | 20 ans | Diplôme d’honneur |
Denis Vadier | 10 ans | Certificat de reconnaissance |
Thierry Soulignac | 10 ans | Certificat de reconnaissance |
L’engagement mémoriel face aux défis contemporains
Pierre Renou, maire de Reignac, a rendu hommage à « un homme brave, courageux, qui a refusé d’abdiquer devant l’ennemi ». Ces mots résonnent avec force dans notre époque où certains élus nationaux semblent avoir perdu cette détermination face aux défis migratoires et sécuritaires contemporains.
Jocelyne Manon, déléguée générale adjointe pour la Gironde du Souvenir français, a magistralement synthétisé l’enjeu : « La raison de notre présence aujourd’hui tient en deux mots : Souvenir et Transmission ». Cette mission mémorielle revêt une importance capitale quand on observe la dégradation des connaissances historiques dans l’enseignement public, victime des réformes successives imposées par les technocrates parisiens.
Les actions menées par les associations patriotiques locales suppléent ainsi aux carences institutionnelles. Leur travail méticuleux de préservation mémorielle s’avère indispensable pour maintenir vivante la flamme résistante. Cette démarche bottom-up illustre parfaitement la vitalité des territoires face à l’uniformisation culturelle promue par les élites centrales.
L’exemple de Dédé le Basque inspire les générations actuelles confrontées à de nouveaux défis identitaires. Son parcours atteste qu’un homme ordinaire peut accomplir des actions extraordinaires lorsque l’amour de la patrie guide ses pas. Cette leçon d’engagement résonne particulièrement dans une époque où les discours défaitistes dominent le débat public, entretenus par des médias souvent complaisants envers les renoncements successifs de l’État français.