Une enquête du Snes-FSU, relayée jeudi, alerte sur des postes non pourvus au moment de la rentrée 2025 : 55 % des collèges et lycées publics interrogés faisaient état d’au moins un professeur manquant, selon les représentants du syndicat.
Résultats de l’enquête
Le Snes-FSU indique avoir consulté les représentants syndicaux dans un échantillon de 1 005 établissements publics entre le 29 août et le 3 septembre. Le bilan dressé par le syndicat fait apparaître « en moyenne un professeur manquant dans chaque collège et lycée publics ». Pour le Snes-FSU, ces chiffres contredisent les annonces ministérielles et montrent que « il n’y avait pas un professeur devant chaque classe à la rentrée ».
Différences avec les chiffres du gouvernement
La ministre de l’Éducation avait cherché à rassurer en début de semaine, affirmant qu’il n’y avait « quasiment pas de postes non pourvus dans le second degré » et en chiffrant les remplacements à l’équivalent de 2 500 professeurs manquants, soit moins que l’an dernier. Le Snes-FSU juge ces évaluations sous-estimées et élargit son diagnostic aux personnels d’encadrement et d’accompagnement : en incluant les Conseillers principaux d’éducation (CPE), psychologues scolaires, assistants d’éducation (AED) et Accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH), « les équipes sont incomplètes dans 73% des collèges et des lycées », précise le syndicat.
Un problème récurrent
Le Snes-FSU rappelle que la crise du recrutement d’enseignants n’est pas nouvelle : depuis plusieurs années, les concours attirent moins de candidats et le ministère a dû recourir à un nombre accru de contractuels. Le syndicat note aussi la répétition : l’an dernier, une enquête similaire faisait état d’au moins un professeur manquant dans 56 % des établissements.
Réactions et conséquences
Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, commente : « Notre enquête confirme la persistance de la crise de recrutement mais on ne doit pas s’y habituer. Les gouvernements qui se succèdent ne sont pas capables d’assurer des conditions de rentrée réussies pour tous les élèves. C’est une forme de renoncement inacceptable. Le second degré est à l’os, il ne peut subir de nouvelles coupes budgétaires. »
Sur le terrain, des établissements doivent adapter l’emploi du temps, mutualiser les enseignements ou recourir à des solutions temporaires pour assurer la continuité pédagogique. Les syndicats demandent des mesures de long terme pour remédier au manque de candidats aux concours et pour stabiliser les équipes enseignantes.
Chiffres clés
- Échantillon : 1 005 collèges et lycées publics (29/08-03/09).
- 55 % des établissements déclarent au moins un professeur manquant.
- En incluant l’encadrement et l’accompagnement, 73 % d’équipes incomplètes selon le Snes-FSU.
- Le ministère évoque environ 2 500 postes de professeurs non pourvus.
Le sujet reste au cœur des débats sur l’éducation, entre évaluations officielles des postes pourvus et constats des syndicats sur le terrain. Les syndicats appellent à des mesures structurelles pour attirer et maintenir les enseignants, tandis que les autorités mettent l’accent sur les remplacements et les redéploiements pour assurer la rentrée.