Sarkozy condamné en France : réactions vives à droite et à gauche

Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à cinq ans de prison ferme dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Le tribunal correctionnel de Paris a ordonné un mandat de dépôt différé assorti d’une exécution provisoire, faisant de l’ancien chef de l’État le premier président de la Ve République condamné à une peine d’emprisonnement suivie d’une incarcération.

Ce que prévoit la décision

La peine prononcée inclut un mandat de dépôt différé : le parquet doit désormais fixer, dans un délai d’un mois, la date à laquelle Nicolas Sarkozy sera convoqué pour être incarcéré. Les magistrats ont précisé que l’appel éventuel n’empêchera pas l’exécution provisoire de la décision, une mesure qui a suscité de vives réactions politiques et juridiques.

La réaction de Nicolas Sarkozy

À la sortie de l’audience, Nicolas Sarkozy a déclaré : « S’ils veulent absolument que je dorme en prison, je dormirai en prison, mais la tête haute. » Cette phrase résume la posture de l’ancien président qui conteste les conclusions du procès et se dit déterminé à faire valoir ses droits en appel.

Réactions politiques — panorama

  • Extrême droite : Marine Le Pen a dénoncé la « généralisation de l’exécution provisoire », estimant que cette pratique représente « un grand danger » pour les principes du droit, et rappelant qu’elle-même a fait l’objet d’une condamnation en première instance et fait appel.
  • Les Républicains : plusieurs responsables de la droite ont exprimé soutien et indignation. Stéphane Le Rudulier a demandé la grâce de Nicolas Sarkozy, considérant ce geste comme « indispensable pour la nation et la dignité d’une fonction ». Laurent Wauquiez a salué le parcours de l’ancien président et exprimé son amitié, tandis que Geoffroy Didier a qualifié la décision d’« humiliant[e] ».
  • Partis ralliés et figures de droite : Éric Ciotti a exprimé une pensée amicale pour M. Sarkozy, soulignant selon lui l’absence de preuves établissant la corruption ou un financement illégal de campagne.
  • Gauche et extrême gauche : les réactions, souvent ironiques, ont abondé. Des cadres écologistes, communistes et de la France insoumise ont commenté la situation en soulignant la dimension politique et symbolique du verdict. Manon Aubry (LFI), Ian Brossat (PCF) ou Benjamin Lucas-Lundy (EELV) se sont illustrés par des remarques cinglantes sur les réseaux sociaux. Des personnalités comme François Ruffin ou la secrétaire nationale d’EELV ont également adopté un ton moqueur. Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a, elle, salué l’intervention de la justice.

Contexte judiciaire

Cette condamnation intervient dans le cadre d’une enquête longue sur des financements étrangers présumés de la campagne présidentielle de 2007. L’usage de l’exécution provisoire en matière pénale — surtout lorsqu’il touche d’anciens responsables publics — relance le débat sur l’équilibre entre la rapidité des sanctions et les garanties de la défense, notamment le principe du double degré de juridiction et la présomption d’innocence, invoqués par certains élus.

Au-delà des réactions partisanes, la décision du tribunal et la mise en œuvre de la mesure d’exécution provisoire devraient alimenter les discussions politiques et juridiques dans les prochains jours, alors que la procédure d’appel reste ouverte.

Tags

Partagez cette article :

Recevez gratuitement tous les matins à 7H votre journal par email ! Désabonnez-vous quand vous le souhaitez.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore