Satellites : Airbus, Leonardo, Thales vers une coentreprise européenne

Les géants européens de l’aérospatial Airbus, Leonardo et Thales envisagent de signer un accord pour créer une entreprise commune dédiée aux satellites, selon une interview du directeur général d’Airbus Defence and Space, Michael Schoellhorn, publiée le 14 septembre 2025 par le quotidien italien Corriere della Sera.

Pourquoi cette alliance ?

Face à la montée en puissance d’acteurs privés comme SpaceX et à la multiplication des lanceurs et constellations en orbite basse, les industriels européens cherchent à adapter leur modèle. L’objectif affiché est d’offrir des services satellitaires de bout en bout, tant pour le civil que pour le militaire, en mutualisant moyens, compétences et capacités industrielles.

Un calendrier possible, mais des points à éclaircir

Michael Schoellhorn a expliqué que ces rapprochements comportent plusieurs étapes : d’abord la signature d’un accord engageant les partenaires, puis la clôture finale après résolution des aspects opérationnels et réglementaires. « Ces opérations exigent toujours deux moments. Le premier est la signature, l’engagement à unir les forces, puis il y a la phase qui porte à la véritable clôture de l’accord », a-t-il déclaré, ajoutant que la signature pourrait avoir lieu « déjà en 2025 » tout en soulignant l’existence de « complexités » à régler, liées à des questions nationales et transnationales dans le domaine spatial.

Le PDG de Leonardo, Roberto Cingolani, avait quant à lui indiqué en juin que la faisabilité d’une telle alliance devait être tranchée en juillet, mais les discussions ont pris du retard et le calendrier a été repoussé.

Ce que l’on sait — et ce qui reste flou

  • Les trois groupes sont engagés dans des discussions pour constituer une coentreprise axée sur les satellites et les services associés.
  • La démarche vise à renforcer la compétitivité industrielle européenne face aux acteurs américains.
  • La signature d’un accord formel est envisagée en 2025, mais des questions politiques et réglementaires doivent encore être tranchées.

Les détails sur la gouvernance, la répartition du capital, le périmètre exact des activités (fabrication, lancement, exploitation, services), et l’implication éventuelle d’autres partenaires publics ou privés n’ont pas été précisés publiquement.

Enjeux stratégiques

Au-delà de l’aspect économique, une telle consolidation poserait des questions de souveraineté industrielle et d’autonomie stratégique pour l’Europe dans l’espace : répondre aux besoins militaires et civils, maintenir des capacités nationales de bout en bout, et limiter la dépendance vis‑à‑vis d’opérateurs étrangers.

Pour l’heure, les industriels européens multiplient les options pour rester compétitifs sur un marché devenu très dynamique et concurrentiel. Reste à voir si les débats nationaux et les contraintes réglementaires laisseront place à une décision rapide.

Sources : entretien de Michael Schoellhorn au Corriere della Sera, déclarations publiques de Leonardo.

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