Taiwan fustige à Pékin les cérémonies militaires, tension dans le détroit

À Pékin, le 3 septembre, le gouvernement chinois a organisé une cérémonie militaire de grande ampleur pour commémorer la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ces festivités, retransmises en direct et marquées par des défilés et des hommages, ont suscité une réaction vive à Taipei.

Réaction de Taipei

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères taïwanais, Cong Che-shin, a officiellement condamné ces cérémonies. Selon lui, elles constituent «une manœuvre de propagande» visant à renforcer la prétention de Pékin sur Taïwan et à justifier une éventuelle action militaire. Il a souligné que de tels événements ne contribuent pas à la stabilité régionale ni au dialogue entre les deux rives du détroit.

Points clés des critiques taïwanaises

  • Propagande militariste : Taïwan accuse Pékin d’exploiter l’événement historique pour afficher sa puissance.
  • Pression diplomatique : ces cérémonies seraient destinées à intimider les partenaires internationaux de l’île.
  • Menace sur la sécurité : la multiplication des démonstrations de force chinoises alimente l’inquiétude à Taipei.

Position de Washington

Aux États-Unis, la porte-parole de la Maison-Blanche a réaffirmé l’engagement de Washington à assurer la sécurité et la stabilité du détroit de Taïwan. Selon elle, les récents exercices militaires chinois et la tenue de grandes cérémonies renforcent la nécessité d’une coopération accrue avec Taipei, incluant la vente d’armes défensives et des patrouilles navales conjointes.

Enjeux régionaux

La mer de Chine orientale et le détroit de Taïwan sont devenus des zones de haute tension. Depuis plusieurs mois, la Chine multiplie les incursions aériennes et navales près des eaux taïwanaises. Les cérémonies du 3 septembre s’inscrivent dans ce contexte de rivalité stratégique, où chaque geste officiel est interprété comme un message politique.

À cela s’ajoutent les inquiétudes des pays voisins, comme le Japon et la Corée du Sud, qui surveillent de près l’évolution de la situation et craignent un risque de dérapage militaire dans la région.

Perspectives

Pour l’heure, Taipei ne cherche pas la confrontation, mais appelle au respect du statu quo. Le président Tsai Ing-wen a réitéré sa volonté de maintenir un dialogue constructif, tout en renforçant la défense nationale. De son côté, Pékin reste ferme sur sa ligne : la réunification de Taïwan fait partie des « objectifs historiques » du Parti communiste.

Les prochaines réunions internationales, notamment le sommet sur la sécurité en Asie prévu en novembre à Pékin, seront observées de près. Elles pourraient donner un aperçu de l’évolution des tensions et des possibilités de désescalade, même si, pour l’heure, la méfiance reste profonde des deux côtés du détroit.

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