Bordeaux, 17 septembre 2025 — Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance, a vivement critiqué mercredi la proposition dite « taxe Zucman » lors d’une interview sur RMC, qualifiant la mesure d’« absurde » et de « communiste » et dénonçant ce qu’il appelle une « jalousie à la française » envers les grandes fortunes.
Des attaques frontales contre un impôt contesté
La taxe Zucman, qui prévoit d’imposer à hauteur de 2 % par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, suscite depuis plusieurs semaines un débat politique et juridique en France. Interrogé sur les conséquences pour l’économie et l’entrepreneuriat, M. Dufourcq a estimé que la mesure provoquerait une « panique » chez les créateurs d’entreprises et les dirigeants :
- « Un truc complètement absurde », a-t-il dit, pointant l’effet dissuasif sur l’investissement et la construction d’entreprises.
- Il a également souligné le risque, selon lui, que la banque publique se retrouve à gérer des participations en actions si la taxe était payée « en papier », aboutissant à des prises de participation progressives dans des groupes comme LVMH, Kering ou Free.
- Pour Dufourcq, la taxe traduirait surtout « une jalousie à la française », une hostilité envers les riches qui, selon lui, sont pourtant « ceux qui tirent la France » et qu’il faudrait « aider » plutôt que taxer lourdement.
Défenseur de l’action publique en faveur des entreprises, le patron de Bpifrance a rappelé que la disparition d’un grand entrepreneur pourrait avoir des conséquences économiques lourdes : il a illustré son propos en rappelant qu’une saisie intégrale d’un patrimoine comme celui de Bernard Arnault financerait temporairement la protection sociale, mais éliminerait ensuite le moteur économique associé à cette fortune.
Un débat politique et constitutionnel toujours ouvert
La taxe Zucman fait l’objet de soutiens à gauche et de critiques sur sa constitutionnalité. Les défenseurs mettent en avant la nécessité de réduire les inégalités et d’alimenter les finances publiques, tandis que ses opposants craignent un impact sur l’investissement, l’emploi et la compétitivité de la France.
M. Dufourcq a par ailleurs appelé les autorités à concentrer leurs efforts sur la traque des pratiques fiscales abusives — notamment les dépenses personnelles passées par des holdings — plutôt que d’instaurer un prélèvement annuel généralisé sur les patrimoines. Il a conclu en estimant qu’une telle taxe « n’arrivera jamais » et qu’elle sert principalement, selon lui, à « hystériser le débat » politique.
La proposition continue de susciter des prises de position contrastées au sein du monde politique et économique, et le dossier devrait rester au cœur des discussions publiques dans les semaines à venir.
Article basé sur un compte rendu AFP publié par Sud Ouest. Entretien enregistré sur RMC. Ne contient aucune information supplémentaire ou non vérifiée par la dépêche originale.