Un adolescent de 16 ans a été mis en examen vendredi 12 septembre pour association de malfaiteurs terroriste, dans le cadre d’une enquête ouverte à la mi-août sur des projets d’attentats djihadistes, a appris la rédaction de source judiciaire.
Les faits
La mise en examen concerne un mineur identifié lors de l’instruction menée après l’interpellation début septembre d’un premier adolescent, âgé de 17 ans, au Mans. Ce premier mis en cause est depuis placé en détention provisoire. Les magistrats estiment que les projets étaient nourris par des convictions proches des thèses du groupe État islamique.
Selon une source proche du dossier, le mineur de 16 ans a reconnu devant les enquêteurs la majorité des faits qui lui sont reprochés et s’est déclaré déterminé, tout en affirmant que ses projets « n’avaient rien de concret ».
Procédure et suites
L’analyse des supports numériques a permis d’identifier et d’interpeller deux autres mineurs dans ce dossier. L’un d’eux a été placé sous contrôle judiciaire selon les réquisitions du Parquet national antiterroriste (PNAT). La garde à vue du second mineur a été levée sans suite pour l’instant, d’après la source judiciaire.
La qualification retenue contre le jeune de 16 ans — association de malfaiteurs terroriste — vise à caractériser une participation à un projet collectif en lien avec une entreprise terroriste. La mise en examen ouvre la voie à des investigations approfondies et à des mesures judiciaires adaptées au statut de mineur.
Un phénomène en hausse
Les autorités judiciaires et les acteurs de la lutte antiterroriste tirent la sonnette d’alarme depuis plusieurs années sur l’implication croissante de mineurs dans des affaires liées au terrorisme. D’après le PNAT :
- 15 mineurs ont été mis en examen en 2023 ;
- 18 mineurs en 2024 ;
- avec cette dernière mise en examen, le total atteint au moins 15 mineurs pour 2025.
Ce dossier illustre la difficulté des services judiciaires et de renseignement à contrer des phénomènes de radicalisation qui se développent en ligne et qui peuvent toucher des jeunes isolés ou en recherche d’appartenance.
Contexte local et national
Si l’interpellation du premier mineur est intervenue au Mans, les investigations mobilisent des services nationaux spécialisés et confirment l’attention portée par le PNAT aux signaux de radicalisation chez les mineurs. Les procédures s’appuient notamment sur l’expertise des enquêteurs numériques et sur la coopération entre juridictions locales et services interrégionaux.
Les autorités judiciaires restent prudentes sur la diffusion d’éléments d’enquête pour ne pas compromettre les investigations en cours.
Rappel : l’article se fonde uniquement sur les éléments portés à connaissance par des sources judiciaires et le Parquet national antiterroriste.