Cinq adolescents ont été mis en examen dans l’enquête ouverte après l’agression d’un policier de la brigade anticriminalité (BAC) à Tourcoing, a annoncé dimanche la procureure de Lille. La scène, filmée et largement diffusée sur les réseaux sociaux, s’est déroulée jeudi en fin d’après-midi lors d’une intervention pour un vol de trottinette dans un quartier populaire.

Mesures judiciaires et détentions provisoires

Selon la procureure, deux des mis en examen font l’objet d’une incarcération provisoire. Deux autres sont placés sous strict contrôle judiciaire : l’un a été orienté vers une structure à Douai, l’autre a fait l’objet d’un éloignement en Loire-Atlantique. Le cinquième mineur a été soumis à une mesure éducative judiciaire provisoire comportant obligations et interdictions.

Chronologie des interpellations

• Un premier mineur a été interpellé immédiatement après l’agression.
• Deux personnes supplémentaires ont été arrêtées vendredi matin.
• Deux autres suspects, âgés de 17 et 19 ans, ont été interpellés samedi matin.

Le parquet précise que deux autres personnes susceptibles d’être impliquées dans le vol de la trottinette sont toujours recherchées.

Qualifications retenues

Une information judiciaire a été ouverte pour plusieurs chefs : vol aggravé, violences aggravées sur un fonctionnaire de police (en réunion et mise en cause d’une arme), ainsi que pour enregistrement ou diffusion d’images — une qualification liée à la large diffusion de la vidéo et assimilée ici au phénomène dit de « happy slapping ».

État de la victime

La victime, membre de la BAC de Tourcoing, souffre d’un nez fracturé et d’une cloison nasale qui devrait être opérée. La procureure indique qu’il est davantage « choqué psychologiquement que physiquement » et lui a été délivrée une incapacité totale de travail (ITT) de cinq jours, susceptible d’être réévaluée.

Réactions et contexte

Le ministre Gérald Darmanin a dénoncé le harcèlement subi par un autre adolescent avant l’agression, évoquant « la loi d’une petite bande », et a aussi déploré la diffusion et la mise en scène de l’agression sur les réseaux sociaux.

Les investigations se poursuivent sous l’autorité du parquet de Lille afin de déterminer les responsabilités de chacun et retrouver les personnes encore recherchées.