Trump étudie un plan ‘Great Trust’ pour une Riviera à Gaza

Selon des informations révélées début septembre par Le Figaro, l’administration Trump a étudié entre 2019 et 2020 un projet ambitieux baptisé « Great Trust ». L’idée : transformer la bande de Gaza en une station balnéaire moderne, financée par des États du Golfe et administrée sous haute surveillance internationale, afin de favoriser le retour des Palestiniens et affaiblir l’influence de Hamas.

Origine et architecture du projet

Le plan « Great Trust » est né dans les rangs de l’équipe dirigée par le conseiller Jared Kushner et relayée par des conseillers spécialisés en diplomatie régionale. Il proposait :

  • La création d’une zone franche touristique sur le littoral, avec hôtels de luxe, marinas et infrastructures de loisir.
  • La mise en place d’un « trust » international chargé de gérer la reconstruction, composé de représentants des États-Unis, des pays du Golfe et d’organismes onusiens.
  • Un strict contrôle sécuritaire israélien, afin d’empêcher la reconstitution de réseaux armés et de garantir la stabilité.
  • Le versement de fonds de reconstruction par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et le Koweït, en échange d’une participation au développement économique.

Freins et abandon du dossier

Malgré le dossier soigneusement préparé, le projet n’a jamais franchi le stade de la faisabilité. Plusieurs obstacles sont cités :

  • Le refus catégorique de Hamas et le manque de légitimité accordée aux autorités palestiniennes locales.
  • L’absence d’accord clair entre les États du Golfe sur la mise à disposition des financements à Gaza.
  • Les réticences des bailleurs de fonds internationaux, redoutant une instrumentalisation politique de ce vaste chantier.

Enjeux géopolitiques et retombées

Le plan « Great Trust » illustre la volonté américaine, sous l’ère Trump, de repenser la gouvernance du conflit israélo-palestinien par la dimension économique. Il visait à :

  • Contourner les formes traditionnelles d’aide humanitaire jugées inefficaces et sujettes à corruption.
  • Affaiblir le pouvoir de Hamas en redirigeant le mécontentement populaire vers des opportunités de développement.
  • Imposer une nouvelle feuille de route régionale, alignée sur les intérêts stratégiques des États du Golfe et d’Israël.

Si ce programme n’a pas vu le jour, il témoigne d’une approche pragmatique et audacieuse, fondée sur l’exploitation des ressources privées et la mise en place d’une administration externe. Pour la France et l’Union européenne, ce type d’initiative pose la question de leur propre rôle dans la reconstruction et la stabilisation de Gaza, loin des mécanismes traditionnels de l’aide internationale.

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