Crimée — Les services de renseignement militaire ukrainiens (HUR) ont annoncé dimanche la destruction de deux appareils amphibies russes Be-12 «Chayka» lors d’une frappe menée en Crimée. Chaque avion est évalué à environ 20 millions d’euros, soit près de 40 millions d’euros au total, selon les estimations publiées par Kiev et relayées par la presse.

Une opération revendiquée par le HUR

Dans un communiqué diffusé sur Telegram, le HUR a revendiqué l’attaque, indiquant qu’elle avait été conduite par l’unité spéciale Prymary. La vidéo publiée par les services ukrainiens met en avant la destruction des deux Be-12 et signale également qu’un hélicoptère de combat a été endommagé lors de la même opération.

Un appareil rare et stratégique

Conçu à l’époque soviétique, le Be-12 Chayka est un avion amphibie anti-sous-marin utilisé pour la patrouille maritime, la détection et l’engagement de sous-marins ainsi que pour des missions de recherche et sauvetage. L’Otan le désigne sous le nom de code «Mail».

• Origine : conception dans les années 1960 (URSS).
• Rôle : patrouille maritime, anti-sous-marin, sauvetage en mer.
• Capacité d’armement : jusqu’à 5 000 kg.
• Envergure : environ 33 mètres.

Si la Russie n’en produit plus aujourd’hui, le Be-12 reste employé régulièrement sur la ligne de front et pour des missions au-dessus de la Mer Noire, où son profil amphibie en fait un atout pour les opérations maritimes.

Implications militaires

La perte de deux appareils spécialisés représente un coût financier et opérationnel pour Moscou. Le HUR a qualifié cette frappe de «première frappe jamais menée contre un Be-12 dans l’histoire», soulignant la portée symbolique et tactique de l’action. Pour Kiev, frapper des installations et du matériel russes en Crimée — territoire annexé par la Russie en 2014 et zone clé du dispositif militaire russe en mer Noire — confirme la capacité ukrainienne à atteindre des cibles stratégiques.

Les informations proviennent des communiqués ukrainiens et de reportages de presse. À ce stade, Moscou n’avait pas publié de communiqué officiel corroborant les dégâts signalés par Kiev.

Contexte

Depuis le déclenchement du conflit prolongé, la région de la Mer Noire et la péninsule de Crimée sont régulièrement le théâtre d’actions aériennes, navales et de raids par drones. La destruction d’appareils amphibies spécialisés dans la lutte anti-sous-marine pourrait affecter la capacité russe de surveillance et d’intervention en mer dans les semaines à venir.

Sources : communiqué du HUR (Telegram), articles de presse internationaux.