Paris. Invité du « Grand Jury RTL‑Le Figaro‑M6‑Public Sénat » ce dimanche, Manuel Valls a lancé un appel solennel pour éviter ce qu’il a qualifié de « véritable suicide politique » si le Premier ministre venait à être désavoué à l’Assemblée nationale.
Ministre des Outre‑mer et ancien Premier ministre, M. Valls a plaidé pour la recherche d’un « accord » entre le bloc central, Les Républicains et le Parti socialiste, arguant que « ce sont les seuls qui sont aujourd’hui disponibles pour discuter de l’avenir du budget ». Selon lui, une défaite gouvernementale entraînerait le pays « dans le vide » et risquerait d’ouvrir une « crise démocratique ».
À la veille d’un vote de confiance jugé difficile pour François Bayrou, l’exécutif continue de multiplier les appels à la raison. Manuel Valls a dit « espérer » que « la raison l’emporte » afin d’éviter des élections législatives anticipées qui, à ses yeux, précipiteraient la France dans un « chaos institutionnel ».
Le ministre a exprimé une vive critique envers le Rassemblement national, qu’il accuse de réclamer la dissolution et la démission du président sans être « prêt à gouverner ». Il a également dénoncé la « stratégie de la confrontation » qui domine selon lui au Palais‑Bourbon et s’est dit préoccupé par la « violence » des échanges parlementaires.
Manuel Valls a appelé les forces de la coalition gouvernementale à se montrer « à la hauteur » et à prioriser l’intérêt national. Son intervention intervient après que le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a accordé la « liberté de vote » à ses troupes, fragilisant encore davantage la position du gouvernement lors de la séance extraordinaire convoquée ce lundi.
Interrogé sur l’option d’une dissolution, M. Valls s’est opposé à cette perspective, estimant qu’un scrutin anticipé risquerait d’aggraver l’instabilité institutionnelle plutôt que d’y remédier. Il a préféré la recherche d’un compromis budgétaire entre les forces « disponibles » au parlement.
Le ministre a également fait allusion à l’instabilité générale de l’hémicycle : « L’Assemblée nationale est instable. Il y a peu d’élégance, de la violence dans les propos », a‑t‑il dénoncé, en exhortant les responsables politiques à cesser la confrontation stérile pour se concentrer sur les dossiers concrets.
Cette mise en garde intervient dans un climat politique tendu, marqué par des divisions au sein de la droite, des pressions de l’extrême droite pour provoquer de nouvelles élections, et l’incertitude sur la capacité du gouvernement à faire adopter son budget. Le scrutin de confiance, suivi de près à Paris et dans l’ensemble des forces politiques, doit éclairer les prochaines étapes institutionnelles de l’exécutif.
Manuel Valls a conclu en appelant à la responsabilité des élus : « Il faut se poser la seule question qui vaille : qu’est‑ce qui est bon aujourd’hui pour la France ? »