Vote de confiance à l’Assemblée : Bayrou face à une chute historique

Paris, 8 septembre 2025 — Le premier ministre François Bayrou a demandé la confiance de l’Assemblée nationale ce lundi, provoquant une séquence politique exceptionnelle qui pourrait déboucher, pour la première fois sous la Ve République, sur la chute d’un gouvernement après l’usage de l’article 49, alinéa 1 de la Constitution.

Ce qui s’est passé

Empêtré depuis ses annonces budgétaires de juillet, le chef du gouvernement a choisi de mettre sa responsabilité en jeu en sollicitant un vote de confiance le 8 septembre. Les principales formations d’opposition — du Rassemblement national aux Insoumis, en passant par les Verts et le Parti socialiste — ont d’ores et déjà annoncé qu’elles ne donneraient pas leur confiance.

Une première possible dans l’histoire institutionnelle

Depuis 1958, l’article 49-1 a été employé à 41 reprises sans jamais entraîner la chute d’un gouvernement. Si l’Assemblée nationale refuse aujourd’hui sa confiance à M. Bayrou, ce serait donc une première historique pour la Ve République : un chef de gouvernement tomberait après avoir requis la confiance des députés.

Contexte et précédents

Le recours au vote de confiance est, dans la pratique, autant une coutume qu’un impératif constitutionnel. De nombreux premiers ministres ont, par habitude politique, demandé ce vote au début de leur mandat pour marquer leur installation — mais seulement 22 l’ont fait réellement. Certains chefs de gouvernement, comme Jacques Chirac au milieu des années 1980, ont connu des votes très serrés ; jamais toutefois l’usage de l’article n’a abouti à une démission forcée.

Enjeux politiques

  • Pour François Bayrou, ce vote vise à tenter de retourner l’opinion et les oppositions après plusieurs semaines de critiques liées au projet de budget.
  • Pour la majorité comme pour l’opposition, le scrutin s’annonce déterminant : une défaite du premier ministre ouvrirait une nouvelle phase politique et la probable nomination d’un cinquième premier ministre en trois ans.
  • Au-delà du sort personnel de Matignon, le dossier budgétaire reste au cœur des débats, avec des conséquences immédiates sur la conduite des politiques économiques et sociales.

Ce qu’il faut retenir

Le vote de confiance de l’Assemblée nationale, sollicité par François Bayrou, marque un tournant. Si l’Assemblée refuse sa confiance, la France assistait alors à un événement sans précédent depuis 1958 : la chute d’un gouvernement après l’usage de l’article 49-1. Les regards sont désormais tournés vers l’hémicycle et vers l’Élysée, où la gestion de l’après-vote et la désignation d’un successeur à Matignon deviendront les prochaines étapes cruciales de la vie politique nationale.

À suivre : le décompte des voix et les réactions des groupes parlementaires après le scrutin.

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