Le 3 septembre 2025, lors d’un grand raout politique à Pékin, Xi Jinping a prononcé un discours volontariste marquant la volonté de la Chine de s’affirmer comme superpuissance face aux États-Unis. Réunis pour le 20e congrès du Parti communiste chinois, les cadres dirigeants ont salué une stratégie tournée vers l’innovation technologique, la modernisation de l’armée et l’indépendance économique.
Un discours volontariste à Pékin
Face à une audience soigneusement sélectionnée, Xi Jinping a dressé un bilan triomphal des réformes menées depuis son arrivée au pouvoir. Il a mis en avant :
- Une croissance soutenue malgré les pressions extérieures et les tensions commerciales ;
- Des avancées technologiques notables dans la 5G, l’intelligence artificielle et les télécommunications ;
- La montée en gamme militaire avec des investissements record dans la défense nationale.
Sans jamais nommer directement Donald Trump, le président chinois a dénoncé les « interférences étrangères » et les « sanctions unilatérales » infligées par Washington, laissant entendre que la Chine ne céderait pas aux intimidations.
Vers un nouvel affrontement commercial
Le ton est clairement monté dans la guerre économique sino-américaine. Après la dernière salve de droits de douane annoncée à Washington, Pékin a promis des « mesures de riposte proportionnées ». Plusieurs experts redoutent un cycle d’escalade tarifaire, susceptible de perturber les chaînes d’approvisionnement mondiales et d’impacter les exportations européennes, notamment en équipement industriel et en agroalimentaire.
Conséquences pour l’Europe et la France
Pour Paris, l’affirmation de la Chine comme rival déclaré complique la donne stratégique. Les entreprises françaises, déjà fragilisées par la volatilité des marchés, devront faire preuve de vigilance accrue. À Bordeaux, l’exportation de vins haut de gamme vers la Chine reste un enjeu majeur : un durcissement des échanges pourrait freiner la croissance des PME viticoles de Gironde.
Sur le plan diplomatique, Paris est appelée à jouer un rôle d’équilibriste entre l’Alliance atlantique et les ambitions grandissantes de Pékin. Plusieurs voix appellent à renforcer l’« autonomie stratégique » de l’Europe, en développant une politique industrielle commune et une défense européenne plus intégrée.
En définitive, le défi lancé par Xi Jinping à l’Amérique met en lumière une mutation profonde de la scène internationale. La Chine entend désormais rédiger les règles du jeu au même titre que les États-Unis, ce qui exigera des réactions mesurées mais fermes de la part de l’Union européenne et de la France pour préserver leurs intérêts économiques et leur souveraineté.