Contexte du sommet bilatéral à Pékin
Le 30 août à Pékin, Xi Jinping a reçu son homologue russe Vladimir Poutine pour un sommet bilatéral, s’inscrivant dans le cadre du partenariat stratégique sino-russe. Cette rencontre intervient après plusieurs appels de Pékin en faveur d’une révision du système financier international. Le Kremlin, de son côté, traverse une période délicate en raison des sanctions économiques imposées depuis 2022. L’entretien s’est déroulé quelques jours avant l’Assemblée générale des Nations unies, posant les jalons d’une position commune face aux récentes déclarations de Washington sous la présidence de Donald Trump.
Un front commun face aux États-Unis
Au cours de leur échange, les deux dirigeants ont adopté un ton ferme pour dénoncer les mesures unilatérales décidées par l’administration Trump. Xi Jinping a insisté sur la nécessité de lutter contre « l’hégémonie » américaine, tandis que Vladimir Poutine a mis en garde contre toute tentative de déstabiliser leurs intérêts. « Nous devons bâtir un monde multipolaire, respectueux de la souveraineté de chaque État », a déclaré le président chinois.
- Économie : renforcement des échanges commerciaux bilatéraux pour contourner les sanctions.
- Sécurité : coopération militaire accrue, notamment via des exercices conjoints en mer de Chine méridionale.
- Diplomatie : coordination des votes au sein de l’ONU pour contrer l’influence américaine.
Réactions en Europe et en France
À Paris, le ministère des Affaires étrangères a appelé à un dialogue multilatéral pour désamorcer les tensions. Plusieurs États européens, réunis au sein de l’Union européenne, observent avec prudence ce rapprochement, redoutant un affaiblissement du cadre onusien. De son côté, le ministère français de la Défense a rappelé l’importance d’une coopération transatlantique pour garantir la sécurité collective face aux ambitions de Pékin et de Moscou.
Enjeux pour la souveraineté internationale
Ce nouveau tandem sino-russe vise à promouvoir un ordre multipolaire éloigné de l’influence de Washington. Pour Pékin et Moscou, il s’agit de réaffirmer leur autonomie stratégique, tout en consolidant des partenariats avec d’autres pays critiques de la politique américaine, notamment dans le monde arabe et l’Afrique.
Perspectives et conséquences
Cette alliance de circonstance pourrait donner naissance à des alternatives aux institutions dominées par les Occidentaux, comme la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures. Sur le plan géopolitique, elle renforce la compétition pour l’influence en Indo-Pacifique et pourrait complexifier les négociations commerciales entre Pékin et Washington. Reste à voir si cette solidarité tiendra face aux défis économiques et stratégiques à long terme.