Ziad Takieddine est mort à Beyrouth à 75 ans

Ziad Takieddine, homme d’affaires franco-libanais et figure centrale des affaires Karachi et du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de 2007, est décédé mardi matin à Beyrouth à l’âge de 75 ans, a indiqué son avocate française, Me Élise Arfi.

Un témoin clé des dossiers politico-judiciaires

Intermédiaire et courtier réputé pour son réseau au sein de la droite française, Takieddine s’était imposé comme un témoin-clé dans l’enquête sur des financements allégués de la campagne de Nicolas Sarkozy par la Libye de Mouammar Kadhafi. À plusieurs reprises, il avait affirmé avoir été l’un des relais de versements, accusations systématiquement démenties par l’ancien chef de l’État, qui l’avait qualifié de « grand manipulateur ».

Les déclarations de M. Takieddine, parfois contradictoires, ont nourri des investigations complexes : après avoir affirmé l’existence de valises d’argent et de remises de plusieurs millions d’euros en 2006-2007, il avait ensuite, fin 2020, tenu des propos minimisant ces allégations, avant de les corriger. Ces variations ont conduit la justice à envisager la piste d’une éventuelle subornation de témoin et ont valu des mises en examen dans le dossier à plusieurs personnalités liées à la vie politique et médiatique.

Une condamnation dans l’affaire Karachi

Déjà mis en cause dans le volet financier de l’affaire Karachi, Ziad Takieddine avait été condamné à cinq ans de prison ferme en première instance à l’été 2020, une décision confirmée en appel début 2025. Le dossier Karachi porte sur un réseau de commissions occultes liées à des contrats d’armement vers l’Arabie saoudite et le Pakistan.

Quelques jours avant le rendu du jugement de première instance, il s’était réfugié au Liban, où il vivait intermittemment depuis plusieurs années.

Parcours et influence

  • Naissance : 14 juin 1950, dans une famille druze libanaise.
  • Débuts professionnels : carrière dans la publicité, puis installation en France.
  • Années 1980 : direction de la station d’Isola 2000 (Alpes-Maritimes) et constitution d’un important réseau politique.
  • Rôle : intermédiaire influent dans des négociations de contrats de défense et acteur central des enquêtes politico-judiciaires.

À son apogée, Takieddine menait un train de vie ostentatoire, offrait des cadeaux à ses relations politiques et entretenait des liens étroits avec plusieurs personnalités de la droite française. Son influence a néanmoins décliné au fil des années, entre problèmes personnels, rivalités d’affaires — notamment avec Alexandre Djouhri — et les multiples démêlés judiciaires qui ont marqué la fin de sa carrière.

Conséquences judiciaires

Au moment de son décès, le nom de Ziad Takieddine restait associé à des procédures en cours, dont des investigations sur le financement libyen présumé. Il était visé par un mandat d’arrêt dans ce dossier, et le tribunal correctionnel de Paris devait prochainement statuer sur certaines des affaires connexes.

Son décès intervient alors que plusieurs volets judiciaires, médiatiques et politiques restaient ouverts. Me Élise Arfi a confirmé le décès à la presse sans donner davantage de détails publics sur les circonstances.

Les dossiers où apparaissait Ziad Takieddine ont profondément marqué le paysage politico-judiciaire français des dernières décennies, mêlant enjeux internationaux, financement des campagnes et réseaux d’influence.

Article rédigé à partir des informations communiquées par les agences et la presse.

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