Un fonds de 12 millions d’euros sur deux ans va être mis en place pour aider la modernisation de la flotte de pêche française, a annoncé Olivier Le Nézet, président du comité national des pêches, lors des assises de la filière à Boulogne‑sur‑Mer.
Montant, durée et origine des fonds
Le dispositif annoncé prévoit «un dispositif de 12 millions d’euros sur deux ans», financé par la taxe liée aux énergies marines renouvelables (EMR), dite taxe éolienne. Selon le comité national, il s’agit de la première fois que la filière bénéficie directement de ces recettes publiques pour piloter sa propre modernisation.
Quatre guichets pour financer des projets concrets
Le fonds ouvrira quatre guichets destinés à soutenir des projets répondant aux objectifs de transition économique, sociale et environnementale de la pêche. Les axes retenus sont :
- Efficacité énergétique des navires (réduire la consommation de carburant, améliorations techniques)
- Valorisation de la production (optimisation du conditionnement, meilleure conservation à bord)
- Santé et sécurité à bord (équipements et formation)
- Efficacité environnementale des engins de pêche (réduction des impacts, innovation des filets et matériels)
Exemples d’aides possibles
Parmi les projets cités comme éligibles figurent l’amélioration de l’hydrodynamisme des coques pour diminuer la consommation de gazole ou l’installation de systèmes de conservation plus performants à bord (par exemple, une machine à produire de la glace). Le comité national souligne que ces investissements visent à rendre la filière plus compétitive et plus durable.
Comment la taxe éolienne alimente le fonds
La ressource provient de la taxe perçue sur l’exploitation des parcs éoliens marins sur le domaine public maritime (jusqu’à 12 milles, soit environ 22 km des côtes). Les exploitants des champs éoliens versent chaque année cette redevance : pour les trois premiers sites (Saint‑Nazaire, Saint‑Brieuc et Fécamp), la somme atteint aujourd’hui environ 30 millions d’euros. Les comités national et régionaux de la pêche reçoivent 35 % de la taxe sur l’éolien côtier, part qui sert désormais aussi à soutenir la modernisation des navires.
Contexte et enjeux
La flotte française affiche une moyenne d’âge de 32 ans. Les professionnels de la pêche estiment qu’il est difficile de répondre aux exigences de préservation des stocks, aux attentes sociétales et à la compétitivité économique sans renouveler et moderniser les embarcations. La filière, confrontée ces dernières années à des crises — dont les conséquences du Brexit et les contraintes environnementales —, espère que ce soutien financier favorisera des investissements ciblés et opérationnels.
Pour les acteurs locaux comme pour les pêcheurs, l’ouverture de ces guichets est présentée comme un premier pas concret vers une flotte plus sûre, plus propre et mieux adaptée aux défis économiques et écologiques actuels.