Paris. L’ancien président Nicolas Sarkozy a été condamné jeudi à cinq ans de prison pour «association de malfaiteurs» dans l’affaire des financements libyens de sa campagne de 2007. Le jugement inclut un mandat de dépôt différé avec exécution provisoire : la date d’entrée en détention sera fixée ultérieurement par le Parquet national financier.
Les faits jugés et le verdict
La présidente de la formation a retenu la qualification d’«association de malfaiteurs», estimant que l’ex-chef de l’Etat avait laissé agir ses proches collaborateurs afin d’obtenir des soutiens financiers du régime de Mouammar Kadhafi. En revanche, Nicolas Sarkozy a été relaxé des chefs d’accusation de détournement de fonds publics et de corruption passive.
Peine inédite : des médias internationaux ont souligné le caractère exceptionnel de cette décision, la qualifiant d’historique ou de choc pour les institutions françaises. Plusieurs titres étrangers ont rappelé qu’il s’agit d’une condamnation sans précédent dans l’histoire récente de la Ve République pour un ancien président.
La presse étrangère s’exprime
- Le New York Times : juge la peine «sévère» et inattendue, estimant qu’elle porte un coup significatif à l’héritage politique de M. Sarkozy.
- Le Washington Post : qualifie le verdict d’«historique» et note que la date d’incarcération sera fixée ultérieurement pour éviter une mise en scène humiliante dans la salle d’audience.
- The Telegraph et d’autres titres britanniques : insistent sur l’aspect inédit d’une condamnation touchant un ancien président.
- Die Welt, La Stampa, Blick et Corriere della Sera : relatent la condamnation en soulignant le rôle toujours influent de M. Sarkozy dans la droite française et comment la décision peut affecter la scène politique.
Conséquences pratiques et réactions
Le Parquet national financier a convoqué M. Sarkozy le 13 octobre prochain pour fixer la date de son exécution de peine. Les commentaires publics et politiques ont été immédiats, certains estimant que le verdict marque une étape majeure pour l’application de la loi à l’ensemble des responsables politiques, d’autres dénonçant une décision lourde de conséquences pour la stabilité politique.
À la sortie du tribunal, un incident a été largement relayé par la presse : Carla Bruni-Sarkozy a arraché la bonnette du microphone d’un journaliste de Mediapart, geste mis en avant par plusieurs quotidiens européens pour illustrer la tension autour du verdict.
Ce que retiennent les observateurs
Les observateurs internationaux retiennent principalement trois éléments : la sévérité de la peine, le caractère inédit de la condamnation pour un ancien président, et l’impact potentiel sur la droite française où M. Sarkozy conserve une influence symbolique malgré ses démêlés judiciaires. Les titres étrangers soulignent également que, bien qu’acquitté de certains chefs, la condamnation pour association de malfaiteurs ouvre une nouvelle page judiciaire et politique en France.
Nous continuons de suivre les suites procédurales, en particulier la convocation au PNF et l’annonce officielle de la date d’entrée en détention.